Chaque 1er mai, le Togo ainsi que plusieurs pays africains, européens et américains célèbrent la Fête du Travail, jour férié qui trouve ses racines dans une lutte ouvrière internationale. Synonyme de repos et de salaire maintenu pour de nombreux travailleurs, cette journée, officiellement appelée Fête du Travail, commémore des événements historiques majeurs.
Mais pourquoi ce jour précis est-il chômé et payé ? Remontons le temps pour comprendre l’origine et la signification de cette journée symbolique, célébrée internationalement.
Des origines venues des États-Unis
Aux Etats Unis, le 1er mai était traditionnellement la date de renouvellement des contrats de travail. Tout remonte en 1886 lorsque les premiers syndicats ouvriers américains décident d’organiser des manifestations pour faire valoir leurs droits. Malheureusement, ces premières mobilisations se soldent par des drames.
À Milwaukee, des ouvriers sont tués par la police lors d’une manifestation. Suite à ces violences, une nouvelle manifestation est organisée à Chicago le 4 mai. La répression est tout aussi brutale. Une bombe explose au cœur du rassemblement de Haymarket Square, causant la mort de onze personnes et faisant des centaines de blessés.
Cet événement tragique marque profondément le mouvement ouvrier et jette une ombre sur les luttes sociales pendant de nombreuses années. August Spies, figure emblématique du mouvement ouvrier anarchiste de Chicago, prononce avant son exécution en 1897, ces mots prémonitoires : « Un jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ».
Ces événements tragiques de 1886 aux États-Unis ont ainsi donné naissance à la tradition des manifestations du 1er mai, symbole des luttes ouvrières pour de meilleures conditions de travail et une reconnaissance de leurs droits. Ce combat pour de meilleures conditions de travail a rapidement influencé d’autres pays.
Son avènement en France
En France, le 1er mai est devenu un jour chômé après l’adoption de la journée de huit heures en 1919. Durant le régime de Vichy, le 1er mai a été transformé en « Fête du Travail et de la Concorde sociale », mais cette célébration a été interrompue à la Libération.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, que le 1er mai a été définitivement instauré comme jour férié, chômé et payé, garantissant aux salariés une pause légale liée à leur engagement dans le monde du travail.
Le 1er mai est-il rémunéré ?
Sur le plan salarial, le 1er mai bénéficie en France et dans plusieurs pays d’un régime spécial. Ce jour férié ne peut entraîner aucune diminution de salaire, qu’il s’agisse de travailleurs payés à l’heure, à la journée ou à la performance.
Si un salarié est amené à travailler ce jour-là, sa rémunération doit être doublée, sans possibilité de compenser cette majoration par un simple repos. Dans certaines conventions collectives, lorsque le repos compensateur est prévu, il vient s’ajouter à la prime salariale doublée, offrant ainsi un double avantage au salarié.
Ces règles visent à reconnaître l’importance symbolique et sociale du 1er mai comme journée dédiée à la reconnaissance des droits des travailleurs.
