« J’ai été enlevée, violée et … « , Une femme de Kpekankandi raconte ses traumatismes dus au terrorisme

La crise sécuritaire dans la région des Savanes au Togo a laissé de profondes cicatrices, en particulier chez les femmes rurales. Déjà vulnérables, elles sont devenues les principales victimes du terrorisme, confrontées à la violence, aux déplacements et à des traumatismes inimaginables. Le confrère AfreePress a rencontré trois survivantes à Kpekankandi – Tandjome, Naldjoum et Boussampoa – dont les témoignages poignants révèlent l’ampleur de la crise.

Les témoignages des femmes de Kpekankandi

Le pire cauchemar d’une mère

Tandjome, une mère de Kpekankandi, se souvient d’une nuit horrible qui a brisé sa vie. Des hommes armés ont pris d’assaut sa maison et son fils de 22 ans, qui avait ouvert la porte, a été maîtrisé et exécuté sous ses yeux.

« À partir d’aujourd’hui, vous n’avez plus de fils », leur dirent les assaillants avant de commettre l’irréparable. Tandjome raconte, les larmes aux yeux. « Je suis restée là, figée, regardant le corps sans vie de mon fils. C’était comme si mon monde s’écroulait. Mon mari avait fui pour sauver sa vie, me laissant seule face à l’horreur. J’ai perdu toute envie de vivre ce jour-là », a-t-elle déclaré à AfreePress.

Une fuite éprouvante

Pour Naldjoum, une jeune mère de deux enfants, le cauchemar a commencé lorsque son mari a été enlevé par les terroristes. Forcée de fuir avec ses enfants, âgés de trois et un an, elle a couru toute la nuit, luttant contre les éléments.

« Je ne sais pas où j’ai puisé cette force pour courir avec mes deux enfants. Nous nous sommes enfoncés dans la brousse, traversant une rivière déchaînée malgré la saison des pluies. À l’aube, exténuée mais en sécurité, j’ai repris la route avec mes enfants, sans savoir ce que l’avenir nous réservait et où j’allais », a-t-elle partagé.

L’épreuve d’une survivante

Boussampoa, âgée de 18 ans seulement, a enduré une horrible captivité. Elle a été kidnappée, battue, violée et soumise à des traitements inhumains. Privée de nourriture et de dignité élémentaire, elle s’accrochait à la survie.

« J’ai été enlevée, séquestrée, violée et battue. Ils m’ont privée de nourriture et m’ont infligé des souffrances indescriptibles. Dès que l’occasion s’est présentée, j’ai fui, parcourant des sentiers dangereux, terrifiée à l’idée qu’ils me rattrapent », a-t-elle raconté.

Résilience au milieu de l’horreur

Ces histoires ne sont qu’une fraction des souffrances endurées par les femmes de la région des Savanes. De la perte d’êtres chers au déplacement forcé et aux blessures psychologiques, le bilan du terrorisme est incommensurable.

Pourtant, la résilience de ces femmes est une lueur d’espoir. Malgré la douleur indescriptible, elles se battent pour reconstruire leur vie, refusant de laisser leur esprit être brisé.

Avec AfreePress

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