Le président congolais Félix Tshisekedi a dénoncé, lundi à New York, l’attitude du Rwanda qu’il accuse de ralentir l’application de l’accord de paix conclu en juin dernier à Washington entre Kinshasa et Kigali.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef de l’État congolais a affirmé que malgré ses déclarations officielles, le Rwanda maintient ses troupes sur le sol congolais et continue de soutenir le mouvement armé M23. « Kigali tente de gagner du temps pour laisser pourrir la situation. De notre côté, nous restons disposés à faire la paix », a-t-il insisté.
Tshisekedi a également laissé entendre que Kinshasa pourrait renforcer sa coopération sécuritaire avec Washington, en échange d’un accès stable aux ressources stratégiques de la RDC, notamment le cobalt, essentiel aux batteries et à l’électronique mondiale.
L’Est de la RDC, riche en minerais, demeure miné par l’instabilité depuis plus de 30 ans. Depuis fin 2021, le M23, soutenu par Kigali selon Kinshasa et l’ONU, a étendu son contrôle sur plusieurs localités, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique.
Début 2025, le groupe armé s’était emparé de villes majeures telles que Goma et Bukavu, allant jusqu’à instaurer ses propres administrations.
Le 19 juillet dernier, au Qatar, Kinshasa et le M23 avaient signé une déclaration de principes incluant un engagement de cessez-le-feu permanent. Ce texte s’ajoutait à l’accord de paix de Washington signé un mois plus tôt entre la RDC et le Rwanda.
Pourtant, la méfiance persiste. Début septembre, Kigali s’en est pris à Human Rights Watch après la publication d’un rapport, appuyé par des images satellite, révélant l’agrandissement suspect d’un cimetière militaire pendant les affrontements dans l’Est congolais.
