Le président Félix Tshisekedi a dévoilé dans la nuit du 7 au 8 août 2025 la composition de son nouveau gouvernement. Toujours dirigée par la Première ministre Judith Suminwa, cette nouvelle équipe reste forte de 53 membres, comme la précédente, mais affiche une volonté de renouvellement, de rééquilibrage et d’ouverture modérée.
La grande surprise de ce remaniement est le retour sur la scène politique d’Adolphe Muzito, ancien Premier ministre sous Joseph Kabila. Après 13 ans d’absence, il est nommé vice-Premier ministre chargé du Budget. Ancien inspecteur des finances, il avait déjà occupé ce portefeuille stratégique entre 2007 et 2008. Sa nomination confirme son profil d’expert en gestion publique, et souligne une volonté d’expérience au sein de l’exécutif.
Parmi les autres nouveaux visages, on retrouve Floribert Anzuluni, ancien coordinateur du mouvement citoyen Filimbi et candidat malheureux à la présidentielle de 2023, désormais ministre de l’Intégration régionale. Autre entrée notable : Guillaume Ngefa-Atondoko, ancien chef des droits de l’homme de l’ONU au Mali, expulsé en 2023, devient ministre de la Justice. À noter également la nomination de Grâce Kutino, jeune pasteure de l’Église de réveil, au poste de ministre de la Jeunesse.
Ce remaniement n’intègre cependant aucune figure majeure de l’opposition radicale, ni de personnalités issues des franges les plus critiques de la société civile. Il s’agit donc d’un réajustement tactique, visant à renforcer l’exécutif sans bouleverser les équilibres politiques existants.
Du côté des ministres reconduits, plusieurs poids lourds conservent leur portefeuille : Doudou Fwamba reste aux Finances, Thérèse Kayikwamba aux Affaires étrangères, Patrick Muyaya à la Communication, et Julien Paluku au Commerce extérieur. Tous les vice-Premiers ministres de l’ancien gouvernement restent également en poste : Jacquemain Shabani à l’Intérieur, Jean-Pierre Bemba aux Transports, Guy Kabongo à la Défense, et Jean-Pierre Lihau à la Fonction publique.
