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Élections municipales au Togo : Un scrutin tendu avec un appel à manifester ignoré

Élections municipales

Ce jeudi matin, les citoyens togolais se rendent aux urnes pour élire leurs maires et conseillers municipaux dans le cadre des élections municipales de 2025. Ce scrutin local, qui se déroule dans un contexte politique particulièrement tendu, représente les troisièmes élections municipales de l’histoire du Togo et les premières de la nouvelle République instaurée début mai 2025. Mais derrière ce jour de vote se cache un climat de vigilance et de tensions, particulièrement après les manifestations réprimées du mois dernier.

Un contexte politique tendu

Le scrutin de ce jeudi 17 juillet 2025 s’organise dans une situation sociopolitique fragile, après une période de fortes tensions politiques marquées par des manifestations interdites en juin 2025. Le gouvernement togolais a réagi fermement en réprimant ces manifestations, conduisant à des affrontements violents qui ont fait plusieurs morts, notamment des noyades dans des lagunes, selon un rapport officiel. Si la société civile et les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent une répression brutale, les autorités restent fermes, évoquant des tentatives de déstabilisation orchestrées par des activistes et blogueurs de l’opposition.

Malgré cet environnement politique tumultueux, le jour de vote a commencé relativement calmement, et ce matin, les électeurs se sont rendus aux urnes dans une ambiance de vigilance. Le scrutin se déroule sous haute surveillance, les autorités ayant pris des mesures strictes pour éviter tout débordement. Les forces de l’ordre sont déployées à travers le pays, prêtes à intervenir en cas de trouble. Le gouvernement a rappelé à la population de s’abstenir de tout acte illégal qui pourrait nuire à la paix sociale.

Une jour de vote calme malgré les tensions

L’un des aspects notables de cette journée électorale est le calme relatif observé, malgré les tensions politiques qui entourent cette élection. Aucun appel à manifester n’a véritablement mobilisé la population, malgré l’annonce du Mouvement du 6 juin (M66), qui avait lancé un appel à la désobéissance civile et à la mobilisation contre le pouvoir. En dépit des menaces de manifestations, il semble que l’appel à manifester ait été largement ignoré.

Le pays se retrouve dans une situation de vigilance maximale, avec une jeunesse qui retient son souffle, dans l’attente de voir comment cette journée se déroulera. Toutefois, les électeurs vaquent librement à leurs occupations, et l’absence de mobilisation témoigne de l’appréhension générale vis-à-vis d’une situation politique toujours tendue. Pour l’instant, les autorités semblent avoir maîtrisé la situation et le calme règne dans les rues de Lomé et des autres grandes villes du pays.

Les enjeux des élections municipales

Avec plus de 4,5 millions d’électeurs inscrits, ce scrutin municipal représente un test démocratique important pour le Togo, après les sénatoriales de février 2025, qui ont marqué l’achèvement de l’installation de la Ve République. Il s’agit également du premier scrutin sous la nouvelle Constitution qui a définitivement mis en place la nouvelle République du Togo.

Ces élections ont un enjeu majeur, car elles déterminent les maires et conseillers municipaux des 117 communes du pays. Pour la majorité des électeurs, ce sera leur première expérience démocratique à ce niveau, puisque les précédentes élections municipales remontent à 2019, et les élections de ce type étaient extrêmement rares, s’étant tenues pour la dernière fois en 1987.

La campagne électorale, qui a été close lundi, s’est déroulée dans un calme relatif, malgré les événements chaotiques qui ont secoué Lomé en juin. Au total, le parti au pouvoir, UNIR, avait remporté près de 60% des sièges lors des dernières élections municipales de 2019. Cette année, les élections sont particulièrement scrutées par l’opposition, qui espère renverser la tendance et récupérer certaines communes.

Le Mouvement du 6 juin et ses appels à manifester

Le Mouvement du 6 juin (M66), bien qu’ayant appelé à des manifestations en réaction à ce scrutin, semble avoir vu son appel ignoré par une grande partie de la population. Le gouvernement a rappelé à plusieurs reprises que les manifestations non autorisées seraient réprimées, et la société togolaise semble avoir pris cette menace au sérieux.

La jeunesse, en particulier, reste divisée et réfléchit aux conséquences d’une nouvelle mobilisation qui pourrait aggraver la situation. De plus, les appels à l’unité nationale se font de plus en plus entendre, invitant les citoyens à agir dans l’intérêt du Togo et à préserver l’ordre social.

Ce scrutin municipal de 2025 constitue une étape clé dans l’histoire politique du Togo, dans un contexte encore marqué par des tensions politiques et sociales. Bien que les manifestations aient été réprimées, il demeure un sentiment d’attente et de vigilance dans la population. Ce qui reste à voir, c’est si ces élections permettront réellement de favoriser un dialogue national et un apaisement des tensions, ou si, au contraire, elles renforceront les fractures politiques déjà présentes.

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