Élections législatives au Portugal : Les électeurs sont lasses des scandales de corruption

Le Portugal se prépare à voter aux élections législatives anticipées le dimanche 10 mars, après huit années de gouvernement socialiste. Cette élection revêt une importance particulière, car pour la première fois en cinquante ans de démocratie, un parti de droite radicale populiste, le Chega, pourrait jouer un rôle crucial. Les électeurs expriment leur perplexité et leur lassitude face aux scandales et aux accusations de corruption. Ces élections pourraient donc marquer un tournant politique, d’autant plus qu’elles interviennent à seulement trois mois des élections européennes.

Dans le quartier de Saint-Vincent à Lisbonne, le mauvais temps est venu perturber les dernières heures de campagne vendredi 8 mars. Les leaders des deux principaux partis en lice, le Parti socialiste (PS – gauche) et le Parti social-démocrate (PSD – droite libérale), se sont livrés à des échanges vifs et ont multiplié les appels au vote utile, rapporte notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy.

Selon la politologue Marina Costa Lobo, directrice de l’Institut des sciences sociales de l’Université de Lisbonne (ICS), « Cette élection est très importante car elle peut marquer un tournant vers une certaine convergence du Portugal avec le panorama des partis en Europe ».

Marina Costa Lobo

À trois mois des élections européennes, le contexte est caractérisé par un déclin de la social-démocratie, un renforcement de la droite et une montée de l’extrême droite, qui pose ses conditions à la droite modérée pour la formation du gouvernement.

Aucun des partis en lice, même le PSD avec son Alliance démocratique (AD), ne devrait réussir à décrocher la majorité des 230 sièges parlementaires. Les dernières enquêtes créditent l’AD de 32,3 % des intentions de vote, contre 27,8 % pour le PS, selon l’agrégateur de sondages de la Radio Renascença. Le jeune parti d’extrême droite Chega pourrait également réaliser une percée significative et confirmer son statut de troisième force politique du pays, avec 16,9 % des suffrages, après avoir obtenu 7,2 % aux précédentes législatives.

Face à ce scénario, les électeurs se disent perplexes et démotivés. « Le problème, c’est tous ces cas de corruption, explique Joaquim Duarte, en faisant allusion aux scandales qui ont causé la chute du pouvoir socialiste d’Antonio Costa, ainsi qu’à un scandale semblable à la région autonome de Madère, dont les conservateurs étaient les protagonistes. Les gens, ça les démotive, ils sont indécis, les gens en ont marre. Beaucoup ne vont pas aller voter, j’en connais autour de moi. »

Joaquim Duarte

Selon les sondages, 16 % des électeurs sont indécis deux jours avant le scrutin, alors qu’habituellement, aux législatives, un électeur portugais sur deux ne se rend pas aux urnes.

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