Drogues, Incivisme… Quel avenir pour la jeunesse togolaise ?
Lomé, 23 août 2023 (Lomé Actu) –Si la répétition est la meilleure pédagogie, la phrase « L’avenir du Togo, c’est sa jeunesse » est de bonne guère. Clamée partout dans l’univers, la jeunesse togolaise se confronte à une autre réalité et ne semble pas du tout s’en soucier. L’incivisme, le phénomène des réseaux sociaux, le culte de la drogue et du sexe, la perte de valeurs morales dans les grandes villes sont bons nombres de fléaux sociaux, qui rendent les jeunes en spectateurs impuissants de leur propre destin.
Le constat est clair et net. Fini le temps où la plage était un lieu de détente où l’air frais abondait à suffisance. Chaque week-end, partant de l’hôtel de la paix, à quelques mètres après l’hôtel Onomo avec une bravoure sans précédente, défiant toute règle et tout sens de l’éthique, des centaines de jeunes bradent les mesures disciplinaires. La perversité à outrance, la consommation des substances illicites et les tenues dégradantes sont devenues légions.
Les jeunes et la drogue
Les évènements à forte outrance de consommation d’alcool pour la jeunesse se multiplient. Les bars et les coins d’amusement ne cessent d’innover en organisant des soirées alliant débauche et perversité.
Une jeunesse sans repères, engouffrée dans la drogue et aux stupéfiants de tous genres, délaissée et révoltée, presque opposée à toute norme éthique. À qui la faute ?
Des boissons alcoolisées aux canettes énergisantes. La concurrence sur qui sera « fort » en nombre de « coups » ou d’actes sexuels en un temps record. Des jeunes n’ont pas encore achevé leur développement physique qu’ils ont déjà fini de connaître toutes les positions sexuelles. D’autres même ont déjà connu « n » partenaires sexuels, souvent sans protection, avec son corollaire de maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH et l’hépatite B.
Démission des parents ou Absence de l’État ?
Élever un enfant ne se résume pas à le nourrir, l’habiller. Mais l’éduquer à manger avec décence, à respecter son corps, à ne pas voler le bien d’autrui, à prendre soin de sa vie. Et aujourd’hui, la pandémie de la COVID-19 a laissé des séquelles dans les familles. La pauvreté frappante est la conséquence directe de la démission des parents.
Obligés de se ressourcer à ce qui leur est servi par les réseaux sociaux contrôlés par les influenceurs qui sont devenus en réalité les vrais décideurs. Les enfants ont vite fait d’adopter ce qu’ils voient au quotidien, à longueur de journée.
Alors qu’il est difficile à un enfant de réciter correctement un poème, il n’est pas exclu pour autant de voir le même élève reprendre les paroles obscènes des chansons des artistes sans même la moindre hésitation. Un contrôle parental s’impose pour éviter que les enfants s’avilissent davantage.
Face à d’autant de fléaux destructeurs, le gouvernement Togolais a multiplié de nombreuses actions. Mais force est de constater l’incivisme notoire ?
Aujourd’hui, le réflexe de céder sa place à l’aîné n’existe plus. Le respect de la chose publique, la préservation du bien privé, l’entretien du cadre de vie, le respect de l’autorité laisse la place à une désinvolture culturelle entretenue par des styles de vie et parfois des musiques rimant avec la vulgarité. Et il n’est pas rare de voir un individu jeter sur la chaussée un mouchoir usé, un objet dont on ne se sert plus. Les déchets domestiques entreposés dans les rues, les carrefours sans que cela n’émeuve personne.
La jeunesse peut, elle, rattraper le temps perdu, d’autant qu’elle est devenue une priorité, face au défi de l’emploi et de la politique sociale du gouvernement. L’avenir nous le dira ?