Des petites fourmis plus fortes que des lions font la loi au Kenya
De minuscules fourmis de quelques millimètres de long peuvent-elles affecter la vie des lions ? Une telle influence paraît absurde. Et pourtant, c’est ce qui ressort d’une étude publiée ce jeudi 25 janvier dans la revue Science, axée sur l’impact des fourmis à grosse tête sur la chaîne alimentaire de la savane au Kenya. Et parmi les espèces les plus touchées, figurent les lions, qui ont même dû changer leur alimentation.
Ce qui s’est produit, c’est un véritable effet domino. L’arrivée de l’espèce envahissante des fourmis à tête géante a déclenché une série d’événements drastiques qui n’ont rien de positif. Si les espèces ont su malgré tout s’adapter aux changements, les scientifiques s’inquiètent pour leur avenir.
Une fourmi très dangereuse
Ce changement s’est fait au long des deux dernières décennies mais il est passé néanmoins inaperçu pour longtemps : les fourmis à tête géante semblaient au départ inoffensives, car elles ne comportent aucun danger pour les humains. En réalité, cette espèce est très nocive pour la biodiversité, s’attaquant aux autres colonies locales, et dévorant tant les spécimens adultes que les larves.
Les scientifiques ont alors noté que la couverture forestière se faisait de plus en plus rare et cela impactait d’autres espèces qui vivaient dans la zone.
C’est notamment le cas des lions. En comparant les zones affectées par l’invasion des fourmis avec celles encore intègres sur une période de trois ans, les experts sont parvenus à la conclusion que l’absence des arbres rendait les lions plus visibles à leurs proies. Les zèbres étaient beaucoup plus en alerte et pouvaient s’échapper à temps.
Pour le roi de la savane, sans l’élément de surprise, attaquer sa proie devient un véritable défi. L’espèce a dû donc surmonter cette complication en changeant sa proie de préférence : la chasse aux buffles, également nourrissants, s’est soudain montrée plus rentable. Ce changement de régime aurait permis alors aux lions de survivre.