Le Togo a instauré une mesure de santé publique majeure en rendant gratuit le dépistage et le traitement de la drépanocytose depuis juillet 2025. Le ministère de la Communication, des Médias et de la Culture est revenu sur cette avancée significative ce jeudi, afin de sensibiliser davantage la population à cette maladie héréditaire longtemps restée dans l’ombre.
La drépanocytose, un trouble sanguin héréditaire, constitue un enjeu de santé publique majeur au Togo. Maladie silencieuse, elle ne fait pas de bruit, mais elle épuise ceux qui la vivent. Il s’agit d’un combat invisible que mènent quotidiennement des milliers de Togolais, souvent dans l’isolement et face à des défis quotidiens considérables.
Les chiffres illustrent l’ampleur du défi. Environ 16 % des Togolais sont porteurs du gène HbS, et entre 3 et 5 % présentent une forme majeure de la maladie, qu’elle soit homozygote ou double hétérozygote drépanocytaire. De manière plus précise, on estime que 1,3 % des naissances concernent la forme SS, tandis que 2,6 % concernent la forme SC, ce qui représente un nombre important de personnes nécessitant un suivi et des soins réguliers.
Malgré cette prévalence, la connaissance de la maladie reste limitée parmi la population. Seulement 7 % des parents connaissent leur statut hémoglobinique, et moins de 15 % d’entre eux ont effectué un test de dépistage. Cette méconnaissance s’explique en partie par la rareté des structures spécialisées et le coût thérapeutique qui était, jusqu’à récemment, un obstacle majeur à une prise en charge efficace.
La gratuité du dépistage et du traitement de la drépanocytose marque donc un tournant décisif. Elle vise à briser les barrières financières et à encourager les Togolais à connaître leur statut, permettant une prise en charge précoce et une amélioration significative de la qualité de vie des patients.