Ce Mardi, le Madagascar a officiellement reçu de la France trois crânes datant de la période coloniale, dont l’un serait celui du roi Toera, souverain sakalava décapité par les troupes françaises en 1897.
La cérémonie de restitution s’est déroulée au Mausolée d’Antananarivo, en présence du président Andry Rajoelina, de représentants gouvernementaux et de dignitaires de la communauté sakalava.
Escortés par des membres de cette communauté en habits traditionnels, les crânes placés dans des boîtes ornées du drapeau national ont été portés à travers la capitale avant leur transfert vers Belo Tsiribihina, terre ancestrale du roi, où ils doivent être inhumés cette semaine.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la loi française adoptée en 2023, qui simplifie la restitution des restes humains collectés lors des expéditions coloniales.
Jusqu’alors, chaque restitution nécessitait un vote spécifique du Parlement. Selon la ministre française de la Culture Rachida Dati, un comité scientifique franco-malgache a authentifié l’origine des restes, tout en précisant qu’il ne pouvait « présumer » qu’avec certitude que l’un des crânes appartenait bien au roi Toera.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
Conservés au Muséum national d’histoire naturelle de Paris depuis plus d’un siècle, ces crânes rejoignent leur terre d’origine 128 ans après leur saisie. Ils font partie des centaines de restes humains malgaches encore présents dans les collections françaises, vestiges d’une histoire douloureuse de conquête et de domination coloniale.
Pour Madagascar, cette restitution marque une étape importante dans la reconnaissance de son patrimoine et dans la réconciliation mémorielle avec la France. C’est aussi la première restitution majeure réalisée depuis l’adoption de la nouvelle loi.