Coup d’Etat au Niger : Ferdinand Ayité se prononce
Lomé, 1er août 2023 (Lomé Actu) – Dans un récent article publié sur sa page Facebook, Ferdinand Ayité, Directeur de Publication du bihebdomadaire togolais « L’Alternative« , s’est prononcé sur le coup d’Etat perpétré au Niger. Il a soulevé une réflexion importante concernant la situation politique en Afrique de l’Ouest ces derniers temps, notamment les coups d’État.
Ferdinand Ayité espère que cette situation actuelle ouvrira un débat sérieux sur la politique en général en Afrique, en mettant particulièrement l’accent sur les viols et manipulations des constitutions afin d’éviter le chaos.
Ayité rappelle aux Togolais partisans du changement de ne jamais oublier que c’est un coup d’État militaire qui a plongé le Togo dans l’obscurité jusqu’à ce jour.
L‘intégralité de sa réflexion de Ferdinand Ayité suite au coup d’Etat Militaire au Niger
Dans ce capharnaüm sans précédent qui s’installe en Afrique de l’ouest sur fond de rivalités en l’Occident et la Russie, il faut rester lucide et éviter de se retrouver dans des postures anachroniques et alliances contre nature. Je rappelle au passage à certains frères togolais partisans du changement de ne jamais oublier que c’est un coup d’État militaire qui a précipité le Togo dans l’obscurité à ce jour.
Je rappelle également qu’en 2005 c’est un triple coup d’État (militaire, institutionnel et électorale) qui a permis à Faure Gnassingbé de s’emparer du pouvoir et de s’y accrocher avec le soutien de l’armée depuis bientôt 20 ans. Autant les coups d’État c’est à dire des modifications de constitutions pour un troisième mandat sont à dénoncer autant des coups d’État militaire sont à dénoncer. Dans l’histoire récente de l’Afrique il y a eu des coups d’État salvateurs (Rawlings) mais beaucoup plus de coup d’État destructeurs.
Cela fait plus de 63 ans que les militaires africains font des coups d’État. Ils sont plus dans les palais présidentiels que sur les théâtres d’opération. En 1963 lorsque Sylvanus Olympio a été assassiné, certains hommes politiques (Progrès comme Cuitard) se sont rangés après derrière Étienne Eyadema. Il les a éliminés un à un jusqu’au dernier.
Les militaires africains ne peuvent pas continuer par faire des coups d’État tout le temps dans leurs pays avec parfois des arguments qui frisent le ridicule. N’oublions pas que les coups d’État entraînent des fractures et dévions dans l’armée et dans la société tout entière. Il faut à travers ces différentes crises que nos pays traversent relancer le modèle de société politique que nous voulons, le contrat social qui débouche sur de vrais État- Nations dans lesquelles les institutions fonctionnent normalement.
L’Amérique Latine a connu ses pires moments de coups d’État, une partie de l’Asie du Sud Est aussi avec la bande des Ferdinand Marcos et femme ainsi que Aquino. Ces pays ont plus ou moins tourné aujourd’hui ses pages sombres et avancent. Acclamez en 2023 certains militaires qui renversent des institutions en Afrique dans des pays relativement calme avec des arguments farfelus sous prétexte qu’on serait pro ou anti russe, me paraît léger. Les acteurs politiques et institutionnels en Afrique doivent redéfinir leurs rapports au pouvoir et privilèges qui vont avec c est à dire l’argent, les biens matériels etc.
Vivement que la situation actuelle ouvre un débat sérieux sur la situation politique en générale en Afrique et particulièrement les viols et manipulations des constitutions afin d’éviter le chaos. Et cela doit commencer par le cas du Togo et c’est à cette condition que certaines institutions régionales retrouveront leur crédibilité. J’ai lu et relu une dizaine de fois ce livre qui est d’une pertinence sans précédent. Les analyses de ce grand auteur sont toujours d’actualité.
Ferdinand Ayité