Ce mercredi 27 novembre 2025, un coup d’État militaire a plongé la Guinée-Bissau dans l’incertitude, alors que le pays attendait les résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.
Le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, a annoncé la prise de contrôle totale du pays par un Haut commandement militaire, la suspension des élections et l’instauration d’un couvre-feu ainsi que la fermeture des frontières.
Des tirs ont été entendus près du palais présidentiel et plusieurs responsables, dont le président sortant Umaro Sissoco Embaló, le chef d’état-major et le ministre de l’Intérieur, ont été arrêtés mais, selon les militaires, sont « bien traités ». Les autorités justifient cette intervention par la découverte d’un plan visant à déstabiliser le pays, impliquant l’introduction d’armes et des barons de la drogue.
Cette intervention survient dans un contexte de crises électorales récurrentes et d’instabilité politique, avec des scrutins marqués par l’exclusion du principal parti d’opposition, le PAIGC. Les résultats officiels du scrutin n’ont pas encore été publiés, et les deux principaux candidats revendiquent la victoire.
Embaló avait annoncé, sur la base de ses propres décomptes, avoir obtenu 65 % des suffrages. L’opposant Fernando Dias da Costa conteste également ces chiffres, laissant planer une forte incertitude sur l’issue de la présidentielle et plongeant le pays dans une crise politique majeure.
Depuis son indépendance en 1974, la Guinée-Bissau a connu plusieurs coups d’État et tentatives de putsch, et la région ouest-africaine est régulièrement secouée par des interventions militaires, comme au Mali, Burkina Faso, Niger et en Guinée-Conakry.
La population, déjà fragilisée par la pauvreté près de 40 % vivant sous le seuil de pauvreté et le trafic de drogue, se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une crise politique majeure, alors que les résultats officiels des élections restent suspendus.