Coup d’État au Niger : L’ex président Nicolas Sarkozy s’en mêle
Paris, 17 aout 2023 (Lomé Actu) – Dans une déclaration mercredi, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a exprimé sa conviction que le coup d’État au Niger est destiné à l’échec, soulignant que la présence à long terme des forces militaires françaises au Sahel a engendré des sentiments antifrançais.
Dans une interview approfondie accordée au Figaro à l’occasion de la publication de son nouveau livre « Le Temps des combats » (Fayard), Sarkozy explique que le problème est en réalité insoluble, étant lié à la présence prolongée de l’armée française dans les anciennes colonies africaines.
L’ancien chef de l’État souligne que malgré les intentions bienveillantes, la prolongation des missions militaires finit par faire percevoir la France comme une force d’occupation. Il est convaincu que les Africains eux-mêmes comprendront l’impasse dans laquelle se trouvent les dirigeants issus de coups d’État militaires.
Sarkozy prédit avec confiance l’échec des auteurs du coup d’État du 26 juillet au Niger, qui a entraîné la destitution du président Mohamed Bazoum et la rétention de ce dernier en tant que prisonnier. Il pointe du doigt le maintien de la présence française avec 1 500 soldats engagés activement aux côtés de l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes djihadistes.
Le prédécesseur de Sarkozy à l’Élysée, François Hollande, est également critiqué. Sarkozy considère comme une double erreur le maintien de l’armée française au Mali après l’intervention de 2013. Il explique que cela constitue une erreur militaire, car tenir un territoire trois fois plus grand que la France avec seulement 4 000 soldats est une tâche ardue. Il qualifie également cette décision d’erreur politique, ce qui est visible dans la situation actuelle.
Sarkozy évoque aussi la situation libyenne et critique l’abandon du dossier par François Hollande après l’intervention militaire de la France en 2011, lorsque le régime de Mouammar Kadhafi réprimait violemment le soulèvement populaire. Il fait référence aux déclarations de l’ancien président américain Barack Obama, qui a admis que son plus grand échec en politique étrangère était d’avoir abandonné la jeune démocratie libyenne en 2012.
Enfin, Sarkozy revient sur la polémique autour de l’élimination du dictateur libyen et rejette les accusations selon lesquelles le clan Kadhafi aurait financé sa campagne en 2007. Il qualifie cette polémique d’indigne et rappelle les faits : une action collective coordonnée menée par l’Otan.