Congo : L’État belge sur le banc des accusés pour crimes contre l’humanité
Lomé Actu, 09 septembre 2024- Le procès visant l’État belge pour crimes contre l’humanité se relance, dirigé par cinq femmes métisses ayant vécu des expériences douloureuses lors de leur enfance au Congo.
Issues d’unions mixtes, ces femmes, qui ont été arrachées à leurs familles pour être placées dans des instituts, accusent la Belgique d’avoir mis en place une politique de séparation raciale entre 1948 et 1961.
Bien que le tribunal ait initialement débouté leur plainte, arguant qu’aucun crime ne pouvait être sanctionné rétroactivement selon la législation en vigueur à l’époque, les plaignantes, désormais septagénaires, ont décidé de faire appel, espérant que la justice reconnaisse ces faits comme des crimes contre l’humanité.
Ce procès soulève des questions cruciales sur la façon dont les politiques coloniales ont traité les enfants métis, souvent désignés par le terme « mulâtres », et a mis en lumière une stratégie délibérée d’assimilation et de marginalisation.
L’État belge avait prétendu que le placement de ces enfants au sein d’établissements religieux visait à leur offrir une éducation à l’européenne, mais en réalité, il s’agissait d’une tentative d’effacer leur existence et de maintenir une suprématie raciale.
L’équipe juridique des plaignantes entend plaider en appel que de telles pratiques constituent des crimes contre l’humanité, s’appuyant sur les précédents juridiques établis lors des procès de Nuremberg pour des violations similaires.