Les chefs traditionnels du Grand Adakpamé ont lancé un avertissement clair contre les manifestations prévues du 26 au 28 juin au Togo. Lors d’une réunion mardi à Bè Adakpamé Dangbuipé, les chefs ont réaffirmé leur soutien aux manifestations pacifiques et légales, tout en adoptant une position ferme contre les rassemblements non autorisés sur leur territoire.
Togbui Adjikou Lanklivi, chef suprême d’Adakpamé Kpota-Colas, a exprimé la position de la communauté. « Nous ne refusons pas les manifestations ; si une manifestation est autorisée, comme c’est écrit dans la loi, elle peut se dérouler de façon pacifique. Mais si une manifestation n’est pas autorisée et que quelqu’un a forcément le désir de manifester, il n’y a pas de problème, il va dans son village ou dans sa localité pour manifester là-bas. Faire une manifestation non autorisée à Adakpamé, nous n’allons pas accepter… On en subit énormément et nous voulons corriger ce phénomène qui empêche nos jeunes frères lorsqu’ils vont chercher de l’emploi. Il est inacceptable que des actes non conformes à la loi soient imputés, à tort, aux fils et filles autochtones du Grand Adakpamé », a-t-il déclaré.
Contexte de tensions croissantes
Cette déclaration intervient dans un contexte de troubles politiques accrus suite aux manifestations du 6 juin à Lomé, déclenchées par l’arrestation du rappeur activiste Aamron, qui ont entraîné 56 arrestations. L’opposition et la société civile ont appelé à une grande manifestation le 23 juin, tandis que la diaspora a organisé d’autres actions plus tard dans la semaine.
La déclaration des chefs reflète les inquiétudes croissantes quant à la possibilité de nouveaux affrontements, alors que la frustration monte concernant la gouvernance et les changements constitutionnels.
Les chefs traditionnels appellent à la responsabilité civique
Tout en affirmant leur engagement en faveur de la stabilité, les chefs traditionnels ont exhorté les habitants à exprimer leurs griefs par des moyens légaux. « Nous réitérons notre engagement à protéger la paix, la tranquillité, le vivre-ensemble et la stabilité, conditions essentielles à un développement harmonieux et durable », ont-ils affirmé.
Leur position pourrait-elle influencer la capacité des manifestations à rester contenues ou à dégénérer en affrontements plus larges ? La réponse dans quelques jours.
Avec Ici Lomé