Crise sociopolitique : Les chefs religieux du Togo exhortés à dénoncer l’injustice

Crise sociopolitique : Les chefs religieux du Togo exhortés à dénoncer l'injustice
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Dans un discours qui a trouvé un écho auprès des communautés religieuses du Togo, le pasteur Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King (MMLK) et maire adjoint de Golfe 2, a lancé un appel clair aux chefs religieux de tout le pays.

Dans un contexte de tensions sociopolitiques croissantes, l’éminent chef religieux exhorte ses pairs à sortir de leur silence et à assumer leur rôle prophétique de gardiens moraux de la société.

Un mandat spirituel pour la justice sociale

« Nous avons reçu plusieurs appels concernant la situation sociopolitique togolaise ces dernières semaines. Beaucoup de fidèles attendent une prise de position claire des serviteurs de Dieu », a déclaré le pasteur Komi.

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Établissant des parallèles directs avec les exemples bibliques, il a soutenu que le véritable ministère va au-delà du salut personnel : « Jésus a œuvré sur le plan sociopolitique. La politique, c’est l’art de faire évoluer nos sociétés. Les noms que nous citons dans la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, ont aussi joué un rôle dans la construction des nations. »

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La critique du pasteur s’attaque profondément à la tradition ecclésiastique togolaise, remettant en question ce qu’il décrit comme un héritage colonial qui réduisait le christianisme à un « message du Royaume des Cieux ». Cette perspective, affirme-t-il, a créé des générations de clergé mal préparés à lutter contre l’injustice systémique.

La vision du pasteur Edoh Komi appelle à un engagement nuancé plutôt qu’à un alignement partisan. « Nous devons parler pour que tant les opposants que les partisans du pouvoir se reconnaissent dans nos paroles », a-t-il expliqué. Le président du MMLK considère les chefs religieux comme des ponts, des « points de référence » aidant le Togo à s’orienter vers un développement équitable où les ressources nationales bénéficient à tous les citoyens.

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Cet appel intervient à un moment critique, beaucoup considérant l’Église comme l’une des rares institutions encore capables de favoriser le dialogue national.