À l’occasion du 80e anniversaire de la Charte des Nations Unies, le président togolais Faure Gnassingbé a prononcé un discours. Dans son allocution relayée par le site de la présidence du Conseil, il plaide pour une réforme significative des structures de gouvernance mondiale.
Son message, diffusé à l’échelle internationale, a équilibré l’appréciation des réalisations historiques de l’ONU avec des appels urgents à sa modernisation pour relever les défis contemporains.
Faure Gnassingbé célèbre l’héritage tout en exigeant le changement
Le président Faure Gnassingbé a reconnu le rôle transformateur de la Charte dans le façonnement de l’Afrique postcoloniale. Il salue comment ses principes ont facilité les mouvements d’indépendance et établi la place de l’Afrique dans les affaires mondiales.
« Pour l’Afrique, cette promesse a ouvert la voie des indépendances, du dialogue entre les nations et de la reconnaissance pleine et entière de notre place dans la communauté internationale. Grâce à la Charte, des avancées majeures ont vu le jour en matière de droits humains, de lutte contre la pauvreté, de maintien de la paix », a-t-il déclaré.
Cependant, il a rapidement évoqué les lacunes systémiques actuelles, citant la crise climatique, l’aggravation des inégalités et l’érosion de la confiance dans les institutions internationales comme autant de preuves de la nécessité d’une mise à jour du cadre de l’ONU.
Une vision pour le multilatéralisme du XXIe siècle
Le dirigeant togolais a proposé des réformes concrètes axées sur trois piliers : une meilleure représentation institutionnelle des pays en développement, des mécanismes de prévention des crises plus réactifs et des protections renforcées pour les populations vulnérables.
« Le Togo reste fermement attaché à une ONU fondée sur le dialogue, la coopération et la souveraineté partagées. Mais nous appelons à un multilatéralisme réinventé, un multilatéralisme qui protège les plus faibles autant qu’il régule les plus puissants, un multilatéralisme qui ne se contente pas de gérer les désordres, mais qui prévient, qui répare, qui transforme », a affirmé Gnassingbé.
En profitant de cet anniversaire prestigieux pour articuler un programme de réformes clair, le Togo maintient son positionnement stratégique de fervent défenseur des intérêts africains au sein des instances internationales.
La commémoration de cet anniversaire est à la fois une célébration des réalisations passées et un rappel brutal que la vision originelle de la Charte de 1945 doit être revigorée pour relever les défis du XXIe siècle.