L’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté, lundi 1er septembre 2025, une loi criminalisant l’homosexualité. Voté à l’unanimité, ce texte avait été annoncé depuis juillet 2024 par le régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.
La nouvelle législation prévoit des peines allant de deux à cinq ans de prison, assorties d’amendes, contre toute personne reconnue coupable d’actes homosexuels. Le ministre de la Justice a précisé que les étrangers récidivistes risquent en plus l’expulsion du territoire burkinabè.
Cette décision place désormais le Burkina Faso parmi la trentaine de pays africains où l’homosexualité est illégale. Les réactions sont contrastées :
• Les défenseurs des droits humains dénoncent une atteinte grave aux libertés fondamentales et un recul démocratique.
• Une partie de l’opinion publique, notamment sur les réseaux sociaux, soutient la loi, mettant en avant la préservation des « valeurs africaines » et des traditions locales.
La pénalisation de l’homosexualité est déjà en vigueur dans plusieurs pays africains comme le Mali, le Sénégal, le Ghana, le Cameroun, l’Algérie, l’Éthiopie, le Maroc, le Nigeria ou encore la Tanzanie. À l’inverse, certains États comme la Côte d’Ivoire restent dans une zone grise, sans interdiction formelle, mais sans reconnaissance légale.
Selon l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga World), l’homosexualité est encore illégale dans au moins 65 pays. Toutefois, le mouvement global tend vers la dépénalisation : en 1990, pas moins de 113 pays criminalisaient les relations entre personnes de même sexe.