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« ASSEZ ! » : Brigitte Adjamagbo exprime son ras-le-bol après l’arrestation de Gnakadé

« ASSEZ ! » : Brigitte Adjamagbo exprime son ras-le-bol après l'arrestation de Gnakadé

Kafui Brigitte Adjamagbo Johnson, figure emblématique de l’opposition, a lancé un vibrant appel à l’action. Elle a condamné ce qu’elle qualifie de « dérive répressive » du gouvernement togolais.

Dans un message virulent diffusé sur les réseaux sociaux ce week-end, la militante et parlementaire a dénoncé les récentes arrestations de l’ancienne ministre Marguerite Essossimna Gnakadé et du rappeur-activiste Aamron. Mme Adjamagbo a exhorté les citoyens à surmonter la peur et à se mobiliser, affirmant que le gouvernement continue d’« arrêter, d’humilier et de détruire des vies » pour maintenir son emprise sur le pouvoir.

L’arrestation de Gnakadé : une étincelle de tension politique

La déclaration de la cheffe de file de l’opposition intervient dans un climat politique très tendu suite à l’arrestation dramatique de l’ancienne ministre des Forces armées, Marguerite Gnakadé. Appréhendée le 17 septembre par des policiers cagoulés selon des témoins, Gnakadè a été inculpée d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et de « destruction de preuves numériques ».

Son fils, Jonathan Gnassingbé, et le militant Aamron ont également été arrêtés, puis relâchés, bien que le rappeur reste sous contrôle judiciaire. Depuis son départ du gouvernement fin 2022, Gnakadé est passée du statut d’alliée du président à celui de critique virulente, dénonçant ouvertement ce qu’elle qualifie de « mauvaise gouvernance » et exigeant la démission du président Faure Gnassingbé.

Un front uni émerge contre les arrestations « arbitraires »

L’appel à la mobilisation de Brigitte Adjamagbo fait suite à une importante démonstration d’unité au sein de l’opposition et de la société civile. Le 19 septembre, une vingtaine de partis et d’organisations politiques ont publié une déclaration commune condamnant les arrestations, les qualifiant d’« arbitraires » et caractéristiques d’un « État policier ».

Parmi les signataires figuraient d’importantes coalitions comme le Front « Touche pas à ma Constitution », la « Dynamique Monseigneur Kpodzro » et la « Dynamique pour la Majorité du Peuple ». Le collectif exigeait la libération immédiate de Gnakadé et la fin de ce qu’il qualifiait de tactiques d’intimidation contre les critiques du gouvernement, avertissant que si une ancienne ministre pouvait être traitée de cette manière, aucun citoyen togolais n’était en sécurité.

Tout en saluant ce front uni comme une première étape cruciale, Brigitte Adjamagbo insiste sur la nécessité de passer des déclarations à une mobilisation populaire concrète. Elle affirme que les condamnations ne peuvent à elles seules influencer un gouvernement qu’elle décrit comme « désespéré de préserver son pouvoir ». Le principal défi auquel l’opposition togolaise est confrontée reste de transformer l’indignation généralisée en action collective durable dans un contexte politique où la peur a longtemps été un outil de contrôle social.

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