Alors que la France adopte une position de rejet envers les régimes militaires africains, elle se prépare à accueillir à Paris le général gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, président de transition depuis un coup d’État en 2023. Selon des sources proches, il devrait être reçu par Emmanuel Macron en juin prochain, suscitant des interrogations quant à la fermeté affichée par Paris à l’égard des putschistes maliens Assimi Goïta ou burkinabè Ibrahim Traoré, considérés comme personae non gratae à l’Élysée.
Cette rencontre met en lumière les relations différenciées entre la France et les différents régimes militaires africains. Et ce, tout en soulignant les attentes économiques fortes du nouveau dirigeant de Libreville face à une situation financière précaire héritée. Brice Clotaire Oligui Nguema se distingue par son accession pacifique et consensuelle au pouvoir, contrastant avec les coups d’État tumultueux observés ailleurs. Son respect du calendrier électoral fixé avant sa prise de fonction contribue à apaiser les craintes liées à son statut de putschiste.
Cependant, sa visite à l’Élysée, en quête du soutien financier de Paris pour faire face aux échéances de la dette et équilibrer les comptes publics d’ici la présidentielle de 2024, pourrait être perçue comme une forme de deux poids, deux mesures. Il reste à voir si Emmanuel Macron fera abstraction des critiques en accueillant ce coup d’État qualifié de « fréquentable », alors que la France maintient une position ferme à l’égard des régimes militaires en Afrique.