L’ancien président béninois et chef du parti Les Démocrates, Boni Yayi, s’est vivement opposé au projet de révision constitutionnelle porté par deux députés de la mouvance présidentielle. La proposition vise à instaurer un Sénat, dont les anciens présidents de la République seraient membres de droit.
Pour Boni Yayi, cette réforme n’a ni la légitimité ni la pertinence requises pour renforcer la démocratie béninoise. Selon lui, elle intervient dans un “climat d’exclusion” qui fragilise l’unité nationale et empêche un débat républicain serein.
« La création d’un Sénat n’est ni opportune ni légitime. Elle représente une initiative antidémocratique, contraire aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et du bon fonctionnement de nos institutions », a-t-il déclaré.
L’ancien chef de l’État rejette catégoriquement l’idée d’être membre de droit d’une telle institution. À ses yeux, ce projet risque de modifier la nature du régime politique béninois et de compromettre les acquis démocratiques obtenus au prix de lourds sacrifices.
De leur côté, les députés Aké Natondé et Assan Seibou, à l’origine de la proposition, défendent leur initiative. Ils estiment que l’absence d’une chambre haute constitue une faille dans le système institutionnel actuel. Le Sénat, tel qu’ils le conçoivent, permettrait d’associer d’anciens présidents, anciens dirigeants d’institutions et anciens chefs d’État à la gouvernance publique.
En tant que leader de l’opposition, Boni Yayi appelle les 22 députés de son camp à rejeter cette proposition de loi. Il rappelle que le parti Les Démocrates, qui comptait initialement 28 élus, a récemment perdu six députés à la suite de dissensions internes.
Ces derniers, désormais proches de la majorité, avaient déjà soutenu le rapport d’activité du président du Parlement et pourraient appuyer la révision constitutionnelle.
