Deux artistes issus du continent africain et de sa diaspora viennent de bousculer l’ordre établi sur YouTube Music : Aya Nakamura et Rema figurent désormais parmi les artistes les plus écoutés au monde, dépassant certains géants américains de la pop et du R’n’B.
Une percée historique pour la musique afro
Depuis quelques années, l’Afrobeats et la pop urbaine francophone s’invitent dans les playlists mondiales. Mais rarement un tel exploit avait été observé : Aya Nakamura, star franco-malienne, cumule aujourd’hui près de 291 millions d’auditeurs mensuels sur YouTube Music, tandis que Rema, la sensation nigériane, atteint des sommets avec plus de 470 millions d’auditeurs. Ces chiffres dépassent ceux de plusieurs mastodontes internationaux comme The Weeknd ou Kendrick Lamar, une performance qui confirme que la musique venue d’Afrique n’est plus cantonnée à un succès régional mais s’impose sur la scène globale.
Aya Nakamura : la voix francophone qui séduit la planète
Révélée en 2018 avec son tube Djadja, Aya Nakamura n’a cessé de repousser les frontières. Ses mélodies entêtantes et son vocabulaire mêlant argot parisien et expressions d’Afrique de l’Ouest ont trouvé un écho particulier chez les jeunes, aussi bien en France qu’au Togo ou en Côte d’Ivoire. En 2025, Djadja est devenu le premier morceau francophone à franchir la barre symbolique du milliard de vues sur YouTube, confirmant Aya comme l’une des artistes francophones les plus influentes de l’histoire moderne.
Rema : la nouvelle figure mondiale de l’Afrobeats
Du côté anglophone, Rema a réussi un autre exploit. Originaire de Benin City au Nigeria, le chanteur a conquis la planète avec Calm Down, dont le remix avec Selena Gomez a fait exploser les compteurs sur toutes les plateformes. Son style baptisé “Afrorave”, un mélange d’Afrobeats, de sonorités orientales et de pop, séduit aussi bien Lagos que Los Angeles. Avec près d’un demi-milliard d’auditeurs mensuels sur YouTube Music, Rema s’impose comme l’artiste africain le plus écouté au monde, devant Davido, Burna Boy ou Wizkid.
Un impact fort en Afrique de l’Ouest et au Togo
Au Togo, où la consommation musicale via YouTube explose grâce à la généralisation des smartphones et des forfaits internet abordables, le succès d’Aya Nakamura et Rema résonne particulièrement. Leurs morceaux dominent les playlists locales, des bars branchés de Lomé aux taxis-motos de Kara. Leur percée mondiale représente aussi une source d’inspiration pour les artistes togolais qui aspirent à dépasser les frontières régionales et à toucher un public international.
Plus qu’un phénomène, un changement de paradigme
Le succès de ces deux artistes témoigne d’une évolution profonde : l’Afrique n’est plus un marché secondaire dans l’industrie musicale mondiale, mais un moteur créatif et commercial. Les collaborations internationales, la viralité des réseaux sociaux et la force des diasporas contribuent à cette montée en puissance. Pour les professionnels de la musique au Togo et dans la sous-région, cette dynamique ouvre des perspectives : développement de labels locaux, investissements dans les studios et montée en puissance des plateformes de streaming.
En franchissant les centaines de millions d’auditeurs mensuels, Aya Nakamura et Rema envoient un message clair : la musique africaine n’est pas seulement tendance, elle s’installe durablement dans le paysage mondial. Une victoire culturelle qui inspire déjà toute une génération d’artistes sur le continent.