Le Conseil national de transition (CNT) a donné son feu vert à une loi prolongeant le mandat d’Assimi Goïta à la tête du pays pour une durée de cinq ans, sans passer par les urnes. Ce mandat exceptionnel pourra être renouvelé indéfiniment.
Initialement adopté par le gouvernement en juin, le texte accorde également aux membres de la transition le droit de se présenter aux futures élections. Cette décision renforce la position du colonel Goïta, arrivé au pouvoir après deux coups d’État en 2020 et 2021, et qui s’était pourtant engagé à restituer le pouvoir aux civils d’ici 2024.
Officiellement, les autorités justifient cette prolongation par l’instabilité sécuritaire persistante, affirmant que des élections ne peuvent être organisées tant que le pays n’est pas pacifié.
Cependant, plusieurs analystes y voient une stratégie pour conserver le pouvoir, d’autant que le gouvernement transitoire mène parallèlement des réformes controversées du système politique. Celles-ci sont perçues comme une tentative d’affaiblir l’opposition et de verrouiller le paysage politique en faveur de la junte.