Le secrétaire général de la Synergie des étudiants du Togo (SEET), Yawo Atitso, a été arrêté dans la soirée du mercredi 3 septembre sur son lieu de travail avant d’être conduit vers un lieu tenu secret.
Cet incident a suscité l’inquiétude immédiate des organisations de la société civile et des groupes étudiants. Ils voient cette arrestation comme un élément d’une campagne plus large d’intimidation contre les militants et les voix critiques.
Plusieurs organisations ont dénoncé cette arrestation. Elles qualifient d’« enlèvement » et de « détention arbitraire ». Elles affirment que cette mesure constitue une grave violation des droits humains et une atteinte à la liberté et à la dignité de la jeunesse togolaise. Sur les réseaux sociaux, militants et sympathisants appellent à la libération immédiate et inconditionnelle d’Atitso, ainsi que de tous les autres jeunes détenus arrêtés depuis les mouvements de protestation qui ont éclaté fin juin.
Arrestations systématiques et intimidations présumées
Cette arrestation n’est pas un cas isolé. La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) avait déjà tiré la sonnette d’alarme concernant une série d’enlèvements et d’arrestations ayant débuté les 26, 27 et 28 juin, dates où les manifestations ont été fortement réprimées à Lomé.
La DMP a notamment cité le cas d’Akouété Théodore, qui aurait été enlevé le 14 août et détenu pendant cinq jours au Service central d’investigation criminelle (SCRIC) avant d’être transféré en prison. Trois autres jeunes, Koami Aziakou, Armand Agblèzè et Komi Agbagno, ont également été arrêtés entre le 20 et le 22 août dans des circonstances obscures.
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Le professeur David Dosseh, coordinateur national de Tournons la Page Togo (TLP-Togo), a condamné ce qu’il a qualifié de tentative systématique de « criminaliser l’engagement citoyen ». Dans un communiqué de presse daté du 25 août, il a révélé que deux militants de son organisation avaient été arrêtés le 22 août par des policiers en civil et étaient depuis détenus au SCRIC sans inculpation officielle. Dosseh a affirmé que les autorités préparaient un « coup monté » visant à impliquer faussement des acteurs de la société civile dans des plans visant à déstabiliser l’État.
À ce jour, les autorités togolaises n’ont publié aucune déclaration officielle concernant les raisons de l’arrestation de Yawo Atitso ni son lieu de détention actuel. La situation reste tendue, les organisations de la société civile et les observateurs internationaux attendant des éclaircissements et des comptes à rendre.