L’arrestation du militant et artiste togolais Tchala Essowè Narcisse, plus connu sous le nom d’Aamron, a suscité l’indignation des groupes d’opposition et de la société civile. La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), une coalition de figures de l’opposition, a fermement dénoncé sa détention, la qualifiant d’« arbitraire, illégale et profondément politique ».
Aamron a été interpellé à son domicile tard le 26 mai par une brigade de gendarmes, une action que ses partisans considèrent comme contraire aux procédures légales. Selon la DMP, cette arrestation viole l’article 89 du Code de procédure pénale togolais. Il interdit les perquisitions domiciliaires et les arrestations entre 18 h et 6 h, sauf circonstances exceptionnelles.
La coalition insiste sur le fait qu’aucune charge formelle n’a été retenue contre l’artiste, connu pour ses critiques virulentes du gouvernement. Dans un communiqué sans équivoque, le groupe a décrit Aamron comme une « voix de la jeunesse togolaise » qui, par sa musique et son activisme, a défié ce qu’il qualifie de « régime autoritaire ».
Appels à la mobilisation et à la justice pour Aamron
Cet incident renforce les inquiétudes croissantes concernant la répression de la dissidence au Togo. Le groupe d’opposition a lié l’arrestation d’Aamron à d’autres détentions récentes, notamment celle du poète et cyberactiviste Koffi H. Sitsopé Sokpor (Affectio), placé en garde à vue pour ses publications sur les réseaux sociaux.
Le groupe d’opposition a accusé le gouvernement d’agir par crainte d’un « réveil citoyen », qualifiant cette arrestation de « manœuvre désespérée » visant à réduire au silence les critiques. Ils ont également exigé la libération des détenus dans l’affaire de la « Révolution du Tigre » de 2019, où des militants ont été arrêtés à la suite de manifestations.
« Cette arrestation marque un point de non-retour », a déclaré le groupe, avertissant les autorités que gouverner par la peur est une bataille perdue d’avance.
Cette arrestation intervient quelques heures seulement après que la Conférence épiscopale togolaise a appelé au dialogue national et au calme.