Dans une intervention puissante qui a résonné dans tout le Togo, la légende de la musique King Mensah, vénérée comme la « Voix d’Or » du pays, a apporté son soutien aux demandes croissantes de libération du rappeur détenu Aamron.
Le message émouvant de l’artiste chevronné sur les réseaux sociaux présente cette arrestation comme le symptôme des défaillances systémiques qui accablent la jeunesse togolaise.
L’indignation d’un artiste chevronné, King Mensah
S’exprimant à Mina avec une fureur mesurée, l’icône de 54 ans, qui s’apprête à fêter ses 30 ans de carrière musicale, a partagé son angoisse : « En écoutant les paroles de mon jeune frère Aamron, j’ai réalisé qu’il était en colère. Mais il n’est pas seul. Je suis en colère aussi. Beaucoup le sont. » Son message a évité les attaques personnelles, mais a dénoncé les dysfonctionnements structurels : « Ce qui me trouble, c’est la façon dont les choses fonctionnent ici. Ce n’est pas normal.»
Papavi a mis en lumière le désespoir des jeunes diplômés contraints à des travaux subalternes : « Les parents investissent tout en vous, pour que vous rentriez chez vous sans emploi. C’est une blessure. » Sa critique fait écho aux inquiétudes exprimées par les évêques catholiques du Togo, qui ont récemment mis en garde contre une « agitation croissante » liée au chômage et aux tensions politiques.
L’art comme résistance
Cette intervention a une portée symbolique. King Mensah, dont la fondation philanthropique soutient les orphelins, représente un pont entre les générations. Sa collaboration avec Aamron avant son arrestation souligne combien la solidarité artistique transcende l’âge, un point amplifié par le recours en grâce lancé par le pasteur ivoirien Camille Makosso.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
La position de Mensah contraste particulièrement avec le ton conciliant de l’artiste Santrinos Raphael. Là où Raphael demandait pardon pour les critiques acerbes d’Aamron, Mensah valide les griefs sous-jacents, affirmant que la pauvreté est « la seule véritable opposition ».
Le silence du gouvernement sur les accusations portées contre Aamron, détenu depuis le 26 mai après des perquisitions nocturnes, a alimenté les accusations de répression politique. Les groupes d’opposition évoquent des parallèles avec l’emprisonnement du poète Affectio en janvier pour des publications sur Facebook.