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L’armée américaine menace d’exclure les soldats barbus

L’armée américaine menace d’exclure les soldats trop barbus

Aux États-Unis, des milliers de militaires ou soldats pourraient être poussés vers la sortie non pas pour faute disciplinaire, mais à cause de leur barbe. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a décidé de durcir les règles concernant les dérogations médicales permettant aux soldats de ne pas se raser.

Désormais, aucune exemption ne pourra dépasser un an sans qu’un plan de traitement soit présenté. Passé ce délai, le militaire concerné devra soit justifier un suivi médical, soit quitter l’armée. Dans un mémo daté du 20 août et rendu public lundi, Hegseth rappelle que « le Département doit préserver les standards de présentation qui incarnent l’éthos du guerrier ».

Autrement dit, l’idéal du soldat américain reste celui d’un visage rasé de près et d’une apparence impeccable, peu importe les contraintes biologiques. Ces exemptions concernent surtout la pseudo-folliculite de la barbe (PFB), une affection cutanée courante chez les hommes aux poils frisés ou crépus.

Elle provoque boutons, inflammations et douleurs après le rasage. Les soldats afro-américains sont donc statistiquement plus touchés, ce qui rend cette nouvelle règle particulièrement sensible. Jusqu’ici, les « shaving profiles » pouvaient être renouvelés indéfiniment sans réelle limite.

Avec ce changement, ceux qui ne parviendront pas à soigner leur PFB risquent l’exclusion, sans garantie que l’armée prenne en charge les traitements nécessaires. Le texte ne dit rien des unités spéciales, qui portent parfois la barbe pour se fondre dans la population lors de missions, ni des troupes déployées en Arctique, où se raser peut provoquer des complications médicales graves.

Pour le Pentagone, le rasage est une question de discipline et d’uniformité. Mais pour de nombreux observateurs, cette obligation relève davantage d’une norme esthétique et culturelle, qui ignore la diversité biologique des soldats. Derrière l’argument de « l’éthos du guerrier » se profile une vision datée et racialisée du soldat idéal.

Ainsi, la bannière étoilée continue de flotter sur une armée qui revendique la diversité, mais exige qu’elle reste invisible lorsqu’elle ne correspond pas aux codes établis.

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