Bamako, 18 septembre 2023 (Lomé Actu) – Trois nations du Sahel ouest-africain, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dirigées par des juntes militaires, ont ratifié un accord de sécurité historique ce samedi. Cet accord les engage à fournir mutuellement de l’aide en cas de rébellion ou d’agression extérieure.
Ces trois pays font face à la menace constante des insurgés islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, et leurs relations internationales se sont tendues en raison de récents coups d’État.
La prise du pouvoir au Niger a notamment créé des tensions supplémentaires entre ces nations et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un groupe régional qui a menacé d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
L’accord conclu stipule que le Mali et le Burkina Faso viendront en aide au Niger en cas d’attaque. Selon la charte de cet accord, nommé l’Alliance des États du Sahel, toute atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale d’une des parties signataires sera considérée comme une agression contre les autres parties. Cette charte autorise également l’utilisation de la force armée pour répondre à de telles agressions.
Le chef de la junte malienne, Assimi Goita, a annoncé la signature de l’accord sur les médias sociaux en déclarant :
« J’ai signé aujourd’hui avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la charte du Liptako-Gourma établissant l’Alliance des États du Sahel, dans le but de mettre en place un cadre de défense collective et d’assistance mutuelle. »
Les trois pays étaient auparavant membres de la force conjointe G5 Sahel, soutenue par la France, aux côtés du Tchad et de la Mauritanie. Cette force avait été créée en 2017 pour lutter contre les groupes islamistes dans la région.
Toutefois, le Mali a quitté l’organisation après un coup d’État, tandis que le président nigérien évincé a annoncé la fin de la force en mai dernier.
Les relations entre la France et les trois États se sont également détériorées depuis les coups d’État, conduisant à un retrait partiel des troupes françaises de la région et à des tensions avec les nouvelles autorités au Niger.
