Kampala, 08 septembre 2023 (Lomé Actu) – L’Autorité nationale ougandaise des médicaments reconnaît la présence d’antirétroviraux dans l’alimentation animale en 2014, mais n’a pas informé le public
L’Autorité nationale ougandaise des médicaments (NDA) a admis qu’elle avait eu connaissance de l’utilisation d’antirétroviraux (ARV) dans l’alimentation animale en 2014, sans toutefois en informer le public.
Amos Atumanya, l’inspecteur principal des médicaments de la NDA, a fait cette révélation devant le Parlement ougandais, affirmant avoir découvert que des ARV étaient administrés aux porcs et aux poulets destinés à la consommation humaine.
M. Atumanya a souligné que la consommation de petites quantités de médicaments par les humains par le biais de la chaîne alimentaire pouvait présenter des risques pour la santé.
Cependant, la NDA a tenté de minimiser ces informations en déclarant qu’elle avait pour mission de réglementer les médicaments, et non l’alimentation humaine ou animale. Un porte-parole de l’organisme a précisé que si un risque pour la santé publique était avéré, la NDA aurait immédiatement informé le public, comme elle le fait habituellement.
Récemment, une étude de l’Université Makerere a révélé que plus d’un tiers des échantillons de poulet et la moitié des échantillons de porc prélevés sur les marchés de Kampala, la capitale, et de Lira, dans le nord du pays, contenaient des traces d’ARV.
Lors de son témoignage devant la commission parlementaire ougandaise sur le VIH/SIDA, M. Atumanya a déclaré que la NDA avait enquêté sur l’utilisation d’ARV dans l’élevage en 2014. Bien qu’un rapport ait été produit à cette époque, aucune alerte publique n’a été émise, par crainte de nuire aux exportations alimentaires de l’Ouganda en « exagérant de manière disproportionnée » le problème.
La NDA a justifié sa décision en expliquant qu’elle était mandatée pour réguler les médicaments, pas l’alimentation humaine ou animale.
M. Atumanya a souligné les dangers potentiels pour la santé humaine si des ARV étaient ingérés par le biais de la viande, avec le risque de développer une résistance à ces médicaments.
Selon les Nations Unies, environ 1,4 million de personnes vivent avec le VIH/SIDA en Ouganda.
Le rapport de la NDA en 2014 indiquait que les ARV étaient principalement utilisés pour traiter la peste porcine africaine, également connue sous le nom d’Ebola porcin, pour laquelle il n’existe actuellement aucun remède. Les ARV étaient également utilisés pour traiter la maladie de Newcastle chez les poulets.
Un porte-parole de la NDA a conclu en affirmant que l’organisme restait engagé dans la garantie de l’accès à des médicaments sûrs, efficaces et de qualité pour la population ougandaise.
