L’Afrique est devenue un champ de rivalités où les conflits persistants alimentent la guerre et les luttes intestines. Mais d’où proviennent ces armes ? Si vos pensées se dirigent vers les États-Unis, vous pourriez être surpris.
Peu connu, mais la Russie domine le marché des armes en Afrique, selon les dernières données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), avec une part de marché de 24% entre 2019 et 2023, devant les États-Unis (16%) et la Chine (13%).
Ce constat contraste avec l’image souvent associée à la Russie de Poutine en tant que puissance en déclin. Le Kremlin a réussi à exploiter ses réseaux d’influence hérités de l’ère soviétique en concluant des contrats lucratifs et en proposant des prix compétitifs.
Cette stratégie s’avère fructueuse malgré la baisse globale des importations d’armes majeures en Afrique (-52% sur 5 ans), principalement en raison du ralentissement des achats de l’Algérie et du Maroc, qui réduisent leurs dépenses militaires.
Cependant, dans la région subsaharienne de l’Afrique, où les troubles sont plus répandus, la demande d’armes russes reste forte, représentant 2,2% du commerce mondial d’armements lourds au cours de la période étudiée.
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Cela crée un environnement favorable pour les marchands d’armes, qui se disputent ardemment les contrats lucratifs dans cette région.
Quand la guerre en Afrique favorise le commerce international
La Chine semble sur le point de devenir une concurrente sérieuse du premier fournisseur d’armes pour l’Afrique. Bien qu’elle ait réussi à s’imposer sur ce marché régional avec une part de 19 %, dépassant ainsi Moscou qui détient 17 %, la Russie conserve un avantage global sur le continent.
Cela est principalement dû aux importantes commandes de l’Égypte, classée 7e importateur mondial et friande de chasseurs, de navires et d’autres équipements russes. Cette demande soutenue permet à Rosoboronexport, le bras armé de l’influence militaire russe, de prospérer dans une région instable où les conflits se multiplient.
Le Nigeria, l’Angola et le Sénégal se sont ainsi imposés comme les trois principaux clients de la période 2019-2023, cherchant à renforcer leur puissance de feu pour faire face aux troubles au Sahel, dans la Corne de l’Afrique ou dans les Grands Lacs.
Ce contexte favorable aux affaires russes s’explique par une offre à bas prix difficilement égalée. Malgré les sanctions et sa réputation de paria nucléaire, le Kremlin assure la prospérité de son complexe militaro-industriel en exploitant ce marché africain de l’armement.











