Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement l’expulsion « brutale et arbitraire » du journaliste français Thomas Dietrich du Togo. Connu pour ses prises de position critiques à l’égard du gouvernement, l’écrivain se trouvait dans le pays pour couvrir les tensions politiques liées à l’adoption d’une nouvelle constitution.
Thomas Dietrich, qui travaille pour le magazine en ligne Afrique XXI, est arrivé à Lomé samedi. Peu après son arrivée, il a publié une vidéo dans laquelle il qualifie le régime du président togolais Faure Gnassingbé de « dictature ». Il a critiqué la nouvelle constitution, qui ferait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, comme un outil permettant à M. Gnassingbé de prolonger son règne indéfiniment.
Le traitement du journaliste Thomas Dietrich suscite l’indignation
Cependant, les critiques franches de Dietrich auraient conduit à son arrestation et aux mauvais traitements infligés par les officiers de police. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis le lendemain et a été expulsé du pays mardi.
Dans un entretien avec l’AFP, Thomas Dietrich a révélé qu’il avait été « frappé, déshabillé et insulté » par des policiers à la suite d’une réunion avec le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Après 24 heures de détention, il a été jugé par le tribunal de Lomé et condamné à 6 mois de prison avec sursis, 5 ans d’interdiction de séjour au Togo et 600 000 FCFA (environ 916 euros) d’amende. Il a ensuite été expulsé vers le Bénin par la route.
RSF rapporte que les autorités accusent Dietrich de « manœuvres délibérées visant à dissimuler sa véritable profession » et d’avoir « utilisé des voies illégales sans aucune formalité » pour entrer au Togo. Or, selon RSF, Dietrich avait précisé sa profession lors de sa demande de visa et à son arrivée au Togo.
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Ce n’est pas la première fois que Dietrich est expulsé d’un pays africain. En janvier, il a été contraint de quitter la Guinée alors qu’il enquêtait sur la Société Nationale des Pétroles (SONAP).