Acheter une maison neuve à Lomé en 2025 représente un investissement majeur qui nécessite une préparation financière minutieuse. Si le prix d’achat est souvent au cœur des préoccupations, il ne représente qu’une partie des dépenses réelles pour les futurs propriétaires.
Entre les émoluments notariaux, les droits d’enregistrement, les raccordements aux réseaux et les taxes annuelles, le budget global peut rapidement s’alourdir. Ce guide détaillé présente l’ensemble des coûts à prévoir pour une acquisition immobilière sereine dans la capitale togolaise, avec les tarifs actualisés et les spécificités selon le statut de l’acheteur.
Les frais d’acquisition obligatoires

Émoluments notariaux : un système forfaitaire simplifié
Depuis la réforme de 2019, les frais de notaire pour l’achat d’un bien immobilier au Togo suivent un barème forfaitaire particulièrement avantageux. Cette simplification administrative facilite grandement la planification budgétaire des acquéreurs.
Pour un bien d’une valeur inférieure à 1 million de FCFA, les émoluments s’élèvent à seulement 100 000 FCFA. Cette tranche concerne principalement les petites parcelles ou les constructions modestes en périphérie de Lomé.
Les acquisitions comprises entre 1 et 5 millions de FCFA sont soumises à des frais notariaux de 150 000 FCFA. Cette catégorie englobe la plupart des maisons individuelles de taille moyenne dans les quartiers résidentiels de la capitale.
Pour les biens valorisés entre 5 et 10 millions de FCFA, le forfait notarial passe à 200 000 FCFA. Ces montants correspondent généralement aux villas de standing situées dans les zones prisées de Lomé.
Les propriétés haut de gamme, évaluées entre 10 et 22,5 millions de FCFA, génèrent des frais notariaux de 250 000 FCFA. Au-delà de ce seuil, le tarif « ordinaire » s’applique, bien que les modalités précises ne soient pas encore officiellement communiquées.
Droits d’enregistrement et mutation foncière
Le processus d’enregistrement officiel du transfert de propriété combine désormais plusieurs formalités administratives dans un système unifié. Cette modernisation, mise en place par la Direction des Affaires Domaniales et Cadastrales (DADC), simplifie considérablement les démarches.
Le forfait de mutation foncière s’élève à 35 000 FCFA par transaction. Cette somme unique couvre l’ensemble des formalités d’enregistrement et de conservation foncière, représentant une économie substantielle par rapport à l’ancien système.
Parallèlement, l’Office Togolais des Recettes (OTR) prélève un droit d’enregistrement proportionnel au prix de vente. Grâce à une mesure temporaire adoptée en 2020, ce taux a été considérablement réduit de 5% à 1,5% du montant de la transaction, allégeant significativement la charge fiscale des acquéreurs.
Concrètement, pour l’achat d’une maison neuve de 8 millions de FCFA déjà titrée, l’acheteur devra prévoir 35 000 FCFA de frais fixes plus 120 000 FCFA de droits proportionnels (1,5%), soit un total de 155 000 FCFA pour l’enregistrement.
Procédure d’immatriculation pour les biens non titrés
Lorsque la maison et son terrain ne disposent pas encore d’un titre foncier, l’acquéreur doit initier la procédure d’immatriculation préalablement à la vente. Cette démarche, bien qu’obligatoire, représente un coût supplémentaire non négligeable.
Les droits d’immatriculation se calculent proportionnellement à la valeur déclarée du bien : 0,6% pour l’enregistrement, 0,6% pour la conservation foncière et 0,3% de taxes additionnelles. S’ajoutent des frais fixes d’environ 10 000 FCFA pour la publication au Journal Officiel de la République Togolaise (JORT) et 2 000 FCFA de frais de dépôt.
Pour une propriété évaluée à 10 millions de FCFA, les coûts d’immatriculation atteignent donc 162 000 FCFA (1,5% de 10 millions plus 12 000 FCFA de frais fixes).
Spécificités selon le statut de l’acheteur

Togolais de la diaspora : procédures simplifiées
Les ressortissants togolais résidant à l’étranger bénéficient des mêmes droits que les résidents nationaux pour l’acquisition immobilière. Cette égalité de traitement facilite considérablement les investissements de la diaspora dans l’immobilier local.
L’achat à distance s’effectue via un mandat authentique confié à un représentant au Togo. En pratique, l’acquéreur établit une procuration notariée auprès d’un proche qui finalisera la transaction sur place. Cette procuration, généralement établie dans le pays de résidence, doit être légalisée par les autorités consulaires togolaises.
Hormis cette formalité de représentation, les frais et procédures demeurent strictement identiques à ceux d’un résident : mêmes émoluments notariaux, mêmes droits d’enregistrement, mêmes taxes annuelles.
Acquéreurs étrangers : autorisation préalable requise
Les non-Togolais souhaitant acquérir un bien immobilier font face à des contraintes administratives supplémentaires. Tout transfert de propriété impliquant un étranger nécessite une autorisation préalable de l’État togolais, délivrée par le Ministère en charge du foncier.
Cette procédure d’autorisation s’applique également à la création de droits réels comme l’usufruit ou les baux de longue durée (supérieurs à 9 ans). Les citoyens français bénéficient toutefois de certaines exceptions dans le cadre d’accords bilatéraux.
Les acquéreurs étrangers doivent fournir une copie de leur titre de séjour en complément des pièces habituelles. Malgré ces formalités supplémentaires, les droits et taxes (1,5% + 35 000 FCFA) restent identiques à ceux des ressortissants togolais.
Frais de raccordement aux réseaux publics

Branchement eau potable
Le raccordement au réseau de distribution d’eau potable géré par Togolaise des Eaux (TdE) représente une dépense incontournable pour les maisons neuves. Le coût forfaitaire du branchement simple s’élève à 100 000 FCFA.
Cette tarification unique comprend l’installation complète du compteur, les travaux de raccordement et une première avance sur la consommation future. La simplicité de ce système évite les mauvaises surprises budgétaires aux nouveaux propriétaires.
Raccordement électrique
La Compagnie d’Énergie Électrique du Togo (CEET) propose différentes formules de branchement selon les besoins et la localisation. Les campagnes promotionnelles ont permis de démocratiser l’accès à l’électricité avec des offres préférentielles.
En zone rurale, les ménages peuvent bénéficier de branchements à environ 20 000 FCFA pour un compteur prépayé de petit calibre. Cette offre promotionnelle inclut un acompte de 19 000 FCFA, le solde étant échelonnable sur plusieurs mois.
Pour les zones urbaines et les installations standard, les coûts varient généralement entre 30 000 et 80 000 FCFA selon la puissance souscrite et la complexité des travaux de raccordement.
Charges d’assurance et protection

Assurance multirisques habitation
La souscription d’une assurance habitation, bien que non obligatoire légalement, constitue une protection indispensable pour les nouveaux propriétaires. Les contrats multirisques couvrent généralement les risques d’incendie, de vol, de dégâts des eaux et incluent une garantie responsabilité civile.
Les primes mensuelles varient considérablement selon la valeur du bien assuré et l’étendue de la couverture. Les tarifs s’échelonnent généralement entre 15 000 et 224 000 FCFA par mois, reflétant la diversité des biens immobiliers et des garanties proposées.
Pour une villa standard de 20 millions de FCFA, il faut généralement prévoir une prime mensuelle comprise entre 40 000 et 80 000 FCFA selon la compagnie d’assurance et les options choisies.
Fiscalité annuelle de la propriété

Taxe foncière sur les propriétés bâties
Tous les propriétaires de biens immobiliers bâtis au Togo sont assujettis à la taxe foncière annuelle. Son calcul repose sur 15% du revenu net cadastral, lui-même établi à 50% de la valeur locative annuelle théorique.
En pratique, cette taxe représente environ 7,5% de la valeur locative annuelle du bien. Pour une maison dont le loyer théorique s’élèverait à 500 000 FCFA par mois, la taxe foncière atteindrait approximativement 450 000 FCFA par an (7,5% de 6 millions de FCFA de valeur locative annuelle).
Taxe d’habitation selon le type de logement
La taxe d’habitation varie selon la typologie et la taille du logement occupé. Ce système différencié permet d’adapter la charge fiscale à la capacité contributive des ménages.
Une villa individuelle génère une taxe d’habitation d’environ 30 000 FCFA par an. Les appartements sont taxés selon leur superficie : 6 000 FCFA pour un T2, 9 000 FCFA pour un T3.
Les immeubles collectifs font l’objet d’une taxation progressive : 40 000 FCFA pour un petit immeuble d’un étage, 75 000 FCFA pour deux étages. Ces montants se règlent annuellement auprès de l’Office Togolais des Recettes.
Charges de copropriété et d’entretien

Frais de gestion collective
L’acquisition d’une maison dans un ensemble immobilier (copropriété, lotissement sécurisé) génère des charges de fonctionnement partagées entre les résidents. Ces coûts, souvent sous-estimés, peuvent représenter un poste budgétaire significatif.
L’entretien des parties communes comprend le nettoyage des voiries, l’éclairage public, l’entretien des espaces verts et la maintenance des équipements collectifs. La présence d’un gardien, pratique courante dans les résidences sécurisées, coûte généralement entre 20 000 et 30 000 FCFA par mois, répartis entre tous les copropriétaires.
Les charges mensuelles totales varient considérablement selon le standing de la résidence et les services proposés, oscillant généralement entre 15 000 et 50 000 FCFA par mois et par logement.
Services additionnels
Certaines copropriétés haut de gamme proposent des services premium : piscine commune, salle de sport, conciergerie, maintenance technique spécialisée. Ces prestations, particulièrement appréciées dans les quartiers résidentiels de Lomé, se reflètent logiquement dans le montant des charges.
La gestion d’une piscine collective peut ajouter 10 000 à 15 000 FCFA par mois aux charges, tandis que la maintenance d’un ascenseur représente environ 5 000 FCFA mensuels par logement desservi.
Planification budgétaire et recommandations
L’acquisition d’une maison neuve à Lomé nécessite donc d’anticiper des frais annexes représentant généralement 8 à 12% du prix d’achat, hors raccordements et aménagements. Pour un bien de 15 millions de FCFA, il faut prévoir environ 1,5 à 2 millions de FCFA de frais additionnels.
Cette estimation inclut les frais notariaux (200 000 FCFA), les droits d’enregistrement (260 000 FCFA), les raccordements eau et électricité (150 000 FCFA), l’assurance habitation annuelle (400 000 FCFA) et les premières charges de copropriété.
La planification financière doit également intégrer les coûts récurrents : taxes foncières et d’habitation, charges de copropriété, assurance, entretien. Ces postes représentent généralement 3 à 5% de la valeur du bien par an.
Pour sécuriser leur projet, les acquéreurs sont vivement encouragés à consulter un notaire en amont pour valider les aspects juridiques et à solliciter plusieurs devis pour les raccordements et assurances. Cette approche méthodique garantit une acquisition sereine et évite les déconvenues budgétaires.