Le rappeur togolais Tchala Essowè Narcisse, plus connu sous son nom de scène Aamron, est toujours en garde à vue après son arrestation vendredi 19 septembre 2025.
Selon son avocat, l’artiste fait face à de graves accusations de la part des autorités, rapporte Togobreakingnews. Il est notamment accusé de « trouble à l’ordre public aggravé, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte ».
Aamron va-t-il encore être libéré ?
Cet incident marque le dernier chapitre des tensions persistantes entre l’artiste controversé et les autorités togolaises. La notoriété du rappeur s’est étendue au-delà de sa carrière musicale pour s’étendre à la sphère politique, faisant de lui une figure récurrente de l’intérêt des forces de sécurité.
Sa précédente arrestation, fin mai, était liée à des vidéos critiques envers le Président du Conseil togolais Faure Gnassingbé. Il a toutefois été libéré le 21 juin après avoir présenté des excuses publiques. Cette libération avait été interprétée par les observateurs comme un compromis temporaire qui semble avoir échoué.
Les accusations actuelles semblent liées à la participation symbolique de l’artiste à une manifestation organisée sur les réseaux sociaux le 30 août. Aamron a participé à une brève marche dans les rues de son quartier, qui n’a duré que quelques minutes avant d’être interrompue par les forces de l’ordre. Cet acte, apparemment mineur, a désormais de lourdes conséquences juridiques pour l’artiste.
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Deux voix critiques sous les verrous
L’arrestation d’Aamron intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, deux jours seulement après l’arrestation de Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées et proche du président du Conseil des ministres. Gnakadé est toujours détenue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Le gouvernement togolais de Lomé a gardé le silence sur les poursuites judiciaires engagées contre Aamron. Cependant, l’accumulation des arrestations de personnalités publiques soulève des questions fondamentales quant à l’équilibre entre l’autorité politique, la contestation citoyenne et la protection des libertés fondamentales dans le pays.