L’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été déclaré coupable ce vendredi 9 mars par un jury fédéral à New York de trafic international de drogue. Cette décision intervient seulement deux ans après son départ de ses fonctions de chef d’État. Il risque désormais une peine de prison à vie à la suite de ce procès historique devant la justice américaine.
Juan Orlando Hernandez, également connu sous le surnom de « JOH », a été jugé coupable d’association de malfaiteurs en vue de trafic de drogues et d’armes, ainsi que de possession d’armes.
« Juan Orlando Hernandez a abusé de sa position de président du Honduras pour faire du pays un narco-État où les trafiquants de drogue violents pouvaient opérer en quasi- impunité, et le peuple du Honduras et les Etats-Unis ont été contraints d’en subir les conséquences », a réagi le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, en se félicitant de cette condamnation.
Merrick Garland
« Je suis innocent, dites-le au monde, je vous aime », a lancé, après la lecture du verdict, l’ancien chef d’État de 55 ans, qui comparaissait détenu, en s’adressant à des membres de sa famille et aux trois généraux venus témoigner en sa faveur. La sentence sera prononcée le 26 juin.
Le Honduras qualifié de « narco-État » par les procureurs
Pendant les huit ans de sa présidence, le Honduras est devenu un corridor majeur pour la cocaïne colombienne, selon les procureurs. Ils affirment que plus de 500 tonnes de drogue ont été acheminées vers les États-Unis avec le soutien actif de Juan Orlando Hernandez. Ce dernier aurait fourni une assistance militaire, policière et judiciaire aux cartels de la drogue et aurait protégé les trafiquants contre les extraditions. En échange, il aurait reçu des millions de dollars de la part de ces cartels, notamment celui de Sinaloa dirigé par le célèbre narcotrafiquant mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman. Les procureurs ont qualifié le Honduras de « narco-État » sous la présidence de Juan Orlando Hernandez.
Juan Orlando Hernandez risque désormais la prison à vie, une peine déjà prononcée contre son frère Tony Hernandez et le collaborateur de ce dernier, Geovanny Fuentes, impliqués dans le même réseau.
Les témoins à charge, majoritairement des trafiquants, ont souligné tout au long du procès les liens étroits entre le trafic de drogue et la politique au Honduras. Juan Carlos Hernandez a été extradé vers les États-Unis en avril 2022, quelques mois après avoir quitté la présidence à sa successeure, Xiomara Castro.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
L’ancien chef de la police Juan Carlos « Tigre » Bonilla et l’ex-policier Mauricio Hernandez, qui devaient être jugés avec l’ancien président, ont plaidé coupable de trafic de drogue quelques jours avant le début du procès. Leur condamnation sera prononcée dans les mois à venir.









