L’organisation du 9ème Congrès panafricain à Lomé connaît une controverse d’envergure. L’activiste et figure médiatique du panafricanisme, Kemi Seba, a publiquement décliné l’invitation à participer à cet événement de haut niveau.
Dans une déclaration vidéo publiée quelques jours avant, il a justifié son refus par des critiques acerbes à l’encontre du gouvernement hôte, jetant une ombre sur les préparatifs du congrès prévu du 8 au 12 décembre au Palais des congrès.
Un refus catégorique et une justification politique
Le fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes a été sans équivoque. « Je ne participerai pas, j’insiste de la manière la plus fondamentale », a-t-il affirmé. Sa raison principale est politique : selon lui, assister à ce congrès organisé par le gouvernement togolais en collaboration avec l’Union Africaine reviendrait à « légitimer » Lomé comme une « plaque tournante du panafricanisme », une légitimation qu’il refuse d’accorder.
Kemi Seba lie directement son combat panafricain à une dénonciation des régimes qu’il estime autoritaires. « Je refuse de cautionner un gouvernement qu’il accuse d’exercer une ‘tyrannie’ sur le peuple togolais », a-t-il déclaré, estimant que la lutte pour la souveraineté africaine doit aussi passer par la critique des pratiques politiques internes sur le continent.
Une invitation officielle ignorée
L’activiste a révélé avoir été indirectement contacté par le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, pour rejoindre les discussions du congrès. Il affirme n’avoir donné aucune suite à cette invitation. « Je n’ai pas donné suite. Ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas y être mêlé », a-t-il martelé, signifiant son intention de garder ses distances avec l’événement.
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Un congrès sous tension et une opposition mobilisée
Ce boycott intervient dans un contexte déjà tendu autour de l’événement. Alors que plusieurs personnalités panafricanistes sont attendues à Lomé, le congrès est vu avec scepticisme par une partie de la société civile et de l’opposition togolaise. Ces détracteurs y perçoivent moins un débat d’idées sincère qu’une « opération destinée à redorer l’image du régime » sur la scène internationale.
La tenue du congrès coïncide d’ailleurs avec une autre actualité politique sensible. Son ouverture, ce lundi 8 décembre, est la date choisie par le Mouvement du 06 Juin (M66) pour une nouvelle manifestation de rue contre le pouvoir en place.
Le débat, lui, est bien ouvert à Lomé.












