Les organisations de presse au Togo tirent la sonnette d’alarme face à une inquiétante série d’incidents visant des journalistes. Le TRP, l’UPF-Togo et le SYNJIT dénoncent une montée des intimidations, allant de surveillances suspectes à des vols ciblés de matériel de travail, et appellent les autorités à renforcer d’urgence la protection des acteurs des médias.
Une série d’incidents inquiétants
La déclaration conjointe des trois organisations cite trois cas précis survenus en octobre et novembre 2025. Le premier incident concerne Anani Galley (Directeur de publication du journal ‘La lettre agricole’, et Chargé des Enquêtes au sein du consortium TRP -Truth Reporting Post-, anciennement ‘Togo Reporting Post’) qui a reçu dans son bureau à Lomé la visite impromptue d’un individu se présentant comme un « officier togolais« . Ce dernier a prétendu mener une prétendue enquête sur un banditisme de quartier, avant de repartir après un bref échange confus.
Un deuxième cas s’est produit à Dapaong, où le journaliste Robert Douti (journaliste, rédacteur chez ‘Laabali’, également membre de TRP) a constaté des manœuvres suspectes. À son arrivée au bureau, il a été surpris par la présence soudaine d’un gendarme à sa devanture. Après un salut et des excuses pour sa présence non annoncée, l’individu a effectué une ronde de quelques minutes avant de disparaître.
Un vol très ciblé et mystérieux
L’incident le plus troublant est survenu le 22 novembre à Lomé. Edem Gadegbeku, chargé de communication du TRP, a subi un vol très ciblé de son matériel de travail. La vitre arrière de son véhicule, stationné dans un endroit pourtant éclairé et fréquenté, a été méticuleusement brisée.
Les voleurs n’ont emporté que le sac contenant son ordinateur portable, son chargeur, des clés USB et des documents administratifs, laissant délibérément de côté d’autres objets de valeur, y compris une somme d’argent, ce qui interroge sur la nature fortuite ou ciblée de ce vol.
Un appel solennel aux autorités
Face à cet enchaînement de faits qui intrigue et inquiète la profession, le TRP, l’UPF-Togo et le SYNJIT expriment leurs vives préoccupations. Tout en réaffirmant leur soutien aux confrères visés, les trois organisations professionnelles condamnent fermement toute entrave à l’exercice de la liberté de la presse.
« Nos trois Organisations professionnelles convient les Autorités togolaises à raffermir la protection sécuritaire (physique et numérique) qu’elles offrent quotidiennement aux citoyens du pays, et singulièrement aux acteurs du monde des médias. L’épanouissement des acteurs de la presse dans un Etat met à sa disposition des partenaires privilégiés pour garantir la bonne gouvernance, la construction d’une société juste, inclusive et pacifique« , ont lancé les organisations aux autorités togolaises. Les organisations restent saisies de l’évolution des enquêtes officielles diligentées dans chacune de ces affaires.
