Les relations entre Paris et Bamako connaissent un nouveau point de rupture. Ce vendredi 19 septembre, la France a annoncé la suspension de sa coopération antiterroriste avec le Mali, en réaction à l’arrestation en août d’un agent diplomatique français dans la capitale malienne.
En parallèle, deux diplomates maliens ont été déclarés persona non grata et sommés de quitter le territoire français sous 48 heures. Selon Paris, l’agent arrêté à Bamako bénéficiait d’une immunité diplomatique, et les accusations d’espionnage portées contre lui seraient « infondées ».
De son côté, le Mali aurait déjà pris des mesures de rétorsion, en expulsant cinq membres du personnel français. Cette escalade s’inscrit dans un climat de tensions persistantes entre les deux pays depuis les coups d’État de 2020 et 2021, qui ont conduit Bamako à se rapprocher de nouveaux partenaires, notamment la Russie, tout en prenant ses distances avec la France.
La suspension de la coopération antiterroriste soulève de sérieuses inquiétudes. La France jouait jusqu’ici un rôle central dans le renseignement, la formation et le soutien logistique des forces de la région. Cette rupture risque donc de fragiliser davantage la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel, déjà en proie à une instabilité chronique.
Alors que Paris exige la libération immédiate de son ressortissant, Bamako défend sa position, dénonçant une « ingérence étrangère » et affirmant son droit à la souveraineté nationale. La crise reste ouverte, et son issue pourrait redéfinir l’équilibre des partenariats sécuritaires dans la région.
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