Le député sénégalais Guy Marius Sagna a vivement critiqué la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), condamnant sa récente décision de délocaliser une session parlementaire clé hors de Lomé. Ce député, fervent défenseur d’une « CEDEAO des peuples », n’a pas hésité à réagir le mardi 9 septembre 2025.
La controverse a éclaté lorsque le Parlement de la CEDEAO a annoncé le transfert de sa deuxième session extraordinaire de la capitale togolaise à Abuja, au Nigéria. Dans un message percutant partagé sur ses réseaux sociaux, le député sénégalais a déclaré que cette décision ne répondait en rien aux problèmes fondamentaux de la population togolaise.
Il a posé une série de questions cinglantes à l’organisation régionale, lui demandant pourquoi elle garde le silence alors que le peuple togolais est victime de violences, d’emprisonnements arbitraires, de meurtres et de dépouilles mortelles dans la lagune de Bè. Il a également interpellé la CEDEAO sur son silence face à ce qu’il a qualifié de « coups d’État constitutionnels » et à l’oppression généralisée des citoyens.
L’engagement de Guy Marius Sagna face aux violences passées
Le député sénégalais s’appuie sur son expérience personnelle. Il y a près d’un an, il a été victime d’une violente agression alors qu’il se trouvait à Lomé pour assister à une réunion entre des organisations de la société civile et l’opposition togolaise. Des témoignages troublants suggèrent que l’agression s’est produite en présence des forces de sécurité, qui seraient restées passives et ne seraient pas intervenues.
Malgré ce passé traumatisant, Marius Sagna a réaffirmé sa solidarité indéfectible avec le peuple togolais. Il a affirmé avec audace sa disponibilité et son engagement continus envers tous les peuples de la CEDEAO, citant notamment le « peuple togolais courageux et résilient ». Il a exprimé sa ferme conviction qu’une Afrique de l’Ouest différente est non seulement possible, mais nécessaire : une Afrique de l’Ouest souveraine, démocratique, juste et prospère.
Un contexte politique tendu
Cette déclaration forte d’une personnalité régionale intervient dans un contexte de tensions persistantes au Togo. Le pays est secoué par des manifestations populaires depuis la révision constitutionnelle controversée de 2024.
Cette révision est largement critiquée par l’opposition et la société civile, qui y voient une manœuvre visant à prolonger le règne du président Faure Gnassingbé, déjà au pouvoir depuis plus de deux décennies. La crise actuelle continue de susciter l’inquiétude des observateurs internationaux et des acteurs régionaux comme Sagna, qui appellent à davantage de responsabilité et de démocratie.
