Togo : L’ATBEF forme 25 journalistes et influenceurs à la défense du droit à l’avortement sécurisé

Togo : L’ATBEF forme 25 journalistes et influenceurs à la défense du droit à l’avortement sécurisé
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C’est une démarche audacieuse visant à lutter contre les avortements à risque et à promouvoir les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR). L’Association togolaise pour le bien-être de la famille (ATBEF) a récemment formé 25 journalistes, influenceurs et militants à Kara.

Cet atelier de quatre jours auquel Actu Lomé a pris part, s’est déroulé du 11 au 14 août 2025 au Centre des congrès de Kara. Il visait à donner aux professionnels des médias et aux influenceurs les moyens de plaider en faveur de l’accès à l’avortement sécurisé et de remettre en question les tabous sociaux néfastes.

Briser le silence sur l’avortement sécurisé

Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet EmpowHER (GAC 2.0) de l’ATBEF. Elle vise à garantir un accès inclusif aux services de DSSR pour les femmes, les filles et les communautés marginalisées au Togo. Hervé Ouagbeni, responsable des programmes jeunesse de l’association, a insisté sur l’importance de l’initiative.

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« De nombreuses femmes et filles ont recours à des avortements non médicalisés en raison de la stigmatisation et du manque d’information. Notre objectif est de doter les journalistes et les militants des outils nécessaires pour partager des informations précises et scientifiques susceptibles de sauver des vies », a-t-il expliqué, rassurant qu’il n’est pas question de promouvoir l’avortement.

Les participants ont été formés à la clarification des valeurs, ce qui leur a permis de participer à des débats constructifs, d’interpeller les décideurs politiques et de diffuser des discours positifs sur la santé et les droits sexuels et reproductifs. Compte tenu de l’influence des réseaux sociaux, le rôle des journalistes et des militants numériques dans la formation de l’opinion publique n’a jamais été aussi crucial.

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Les médias, moteur du changement

L’atelier a également exploré le cadre juridique togolais relatif à l’avortement, qui autorise la procédure en cas de viol, d’inceste ou de risques pour la santé. Cependant, de nombreuses femmes ignorent encore leurs droits et la stigmatisation continue de les pousser vers des options dangereuses.

Les statistiques révèlent des taux alarmants d’avortements non médicalisés en Afrique subsaharienne, où les lois restrictives et la stigmatisation culturelle poussent les femmes vers des alternatives risquées. Les influenceurs et les journalistes jouent un rôle essentiel pour faire évoluer les discours, faire pression sur les gouvernements pour qu’ils réforment leurs politiques et garantir l’accès des femmes à des soins de santé sûrs.

Diane Agbodoh, présentatrice et influenceuse, a partagé son point de vue sur les dangers des avortements clandestins : « Trop de femmes souffrent de complications graves, voire meurent, parce qu’elles ont recours à des procédures dangereuses. Une éducation sexuelle complète et un accès légal à l’avortement sont essentiels pour prévenir ces tragédies. »

Prochaines étapes

Après la formation, les participants produiront des émissions, des talk-shows, des podcasts et des campagnes sur les réseaux sociaux et les médias pour sensibiliser le public à la SDSR et à l’avortement médicalisé. L’ATBEF espère que ces efforts permettront de réduire la stigmatisation autour de l’avortement et de la sexualité ; mieux faire connaître les services d’avortement légal ; pousser vers des réformes politiques pour élargir l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.

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La lutte pour le droit à l’avortement médicalisé au Togo est loin d’être terminée, mais avec des journalistes et des influenceurs engagés et engagés, des progrès sont à portée de main.