Le nom du général Abass Dembélé est désormais associé à la récente tentative de coup d’État déjouée au Mali. Interpellé au Camp Soundiata Keita en compagnie de plusieurs officiers supérieurs, il est présenté comme le cerveau présumé du complot visant les colonels du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Son arrestation met en lumière les fractures internes qui traversent les forces armées maliennes, entre fidélité au régime et frustrations grandissantes.
Une carrière militaire prestigieuse
Issu d’une famille ancrée dans la tradition militaire, Abass Dembélé a suivi des formations en France et aux États-Unis, spécialisées notamment dans la lutte contre le terrorisme. Son parcours l’a conduit à occuper plusieurs postes de commandement stratégiques : chef du 61e régiment d’infanterie de Sévaré, commandant de la région militaire de Tombouctou, puis directeur de l’École d’État-Major Nationale de Koulikoro.
En 2020, il rejoint l’équipe du Haut représentant pour le centre du Mali, avant d’être nommé gouverneur de Mopti en décembre de la même année. Dans un contexte marqué par les violences djihadistes et communautaires, il s’efforce de conjuguer rigueur militaire et dialogue avec les populations, gagnant ainsi la reconnaissance des civils comme des soldats.
Du gouvernorat à la disgrâce
La carrière du général connaît un tournant en mai 2025, lorsqu’il est radié par la junte dirigée par Assimi Goïta. Motif officiel : avoir autorisé des manifestations pacifiques dénonçant les coupures d’électricité dans la région. Cette décision marque le début de sa marginalisation au sein de l’armée.
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Quelques mois plus tard, son nom réapparaît dans les enquêtes liées à la tentative de déstabilisation du régime. Désormais accusé de trahison, il figure parmi les hauts gradés arrêtés dans le cadre de cette affaire, aux côtés d’autres officiers supérieurs.
Un officier entre loyauté et contestation
Abass Dembélé reste perçu par beaucoup comme un stratège compétent, mais aussi comme un chef humain, proche des réalités du terrain. Son parcours soulève une question majeure : quelle place pour les officiers expérimentés dans une armée malienne en quête de stabilité, mais minée par les rivalités internes et les pressions politiques ?