Dans une décision qui continue de susciter le débat, les autorités togolaises ont interdit une marche citoyenne pacifique contre la violence prévue ce samedi 9 août 2025. Cette décision, communiquée par une lettre officielle de la ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awaté, marque le troisième rejet consécutif de telles demandes par des groupes de la société civile.
La marche, organisée par l’association Novation Internationale, visait à honorer les victimes des récentes violences tout en appelant à la paix. Cependant, le gouvernement a maintenu sa position, invoquant des préoccupations relatives à l’ordre public. La ministre Hodabalo a reconnu la détresse de la population face aux récents incidents violents, mais a affirmé que le climat actuel restait trop instable pour de grands rassemblements.
Les préoccupations sécuritaires sont prioritaires
L’interdiction a été justifiée par plusieurs raisons. Les autorités ont évoqué ce qu’elles ont décrit comme des « appels à la haine » persistants et une rhétorique agressive visant les forces de l’ordre et les institutions de l’État. Le ministre a souligné que ces tensions créent un environnement imprévisible, rendant difficile la sécurité, même pour les manifestations pacifiques.
Le gouvernement a également évoqué l’enquête judiciaire en cours sur les décès survenus récemment lors des manifestations. Les autorités ont appelé à la patience, affirmant que la procédure judiciaire devrait être menée à terme avant toute action publique.
Un autre facteur clé dans la décision a été le parcours proposé le long de la lagune de Bè, un site que les autorités ont jugé à haut risque en raison d’incidents passés, notamment la récupération de corps dans la zone. Le ministère a exprimé des inquiétudes quant aux risques de bousculades et d’atteintes à la sécurité, concluant finalement que le lieu n’était pas adapté à un grand rassemblement public.
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Cette dernière interdiction s’ajoute à une liste croissante de marches citoyennes interdites au Togo, soulevant des questions quant à la liberté de réunion. Si le gouvernement insiste sur le fait que ses décisions reposent sur des évaluations de sécurité, ses détracteurs affirment que les rejets répétés entravent l’expression civique.
Novation Internationale a été invitée à suspendre ses projets, mais le débat général sur l’équilibre entre sécurité publique et droits démocratiques se poursuit.

