En 2025, plusieurs chefs d’État figurent parmi les dirigeants les plus âgés du monde en fonction. L’âge en politique peut susciter autant d’admiration que d’inquiétude.
Entre expérience politique hors norme, pouvoir solidement maintenu et critiques sur leur capacité à gouverner au-delà des 80 ans, ils illustrent le paradoxe d’un leadership vieillissant mais tenace.
Réformes constitutionnelles, popularité persistante ou autorité incontestée : ces figures marquent l’histoire contemporaine par leur longévité au sommet de l’État et une génération de gouvernants qui refuse de céder sa place.
Qui sont-ils et comment expliquent-ils leur maintien au pouvoir ?
Voici les 10 plus vieux dirigeants encore en exercice en 2025
- Paul Biya (Cameroun) – 92 ans
Président depuis 1982, Paul Biya est à la fois le plus âgé et l’un des plus anciens chefs d’État en fonction. Malgré ses absences fréquentes et des critiques croissantes sur son isolement, il reste le maître du jeu politique au Cameroun grâce à une opposition affaiblie et un cadre institutionnel verrouillé.
- Mahmoud Abbas (Palestine) – 89 ans
À la tête de l’Autorité palestinienne depuis 2005, Mahmoud Abbas n’a pas quitté le pouvoir malgré un mandat qui aurait dû s’achever en 2009. Le blocage politique interne lui a permis de se maintenir, mais les appels à un changement générationnel sont de plus en plus pressants.
- Roi Salman (Arabie Saoudite) – 89 ans
Bien que le roi Salman ait cédé la gestion des affaires quotidiennes à son fils Mohammed ben Salmane, il reste le souverain symbolique du royaume. Ses apparitions publiques sont devenues rares, mais son rôle traditionnel demeure essentiel à la légitimité du pouvoir saoudien.
- Michael D. Higgins (Irlande) – 84 ans
Président depuis 2011, Higgins joue un rôle purement protocolaire, mais jouit d’un immense respect. Son âge ne suscite pas de controverse, contrairement à ceux qui détiennent le pouvoir exécutif dans des régimes autoritaires.
- Émir Mishal Al-Sabah (Koweït) – 84 ans
Monté sur le trône en 2023 à l’âge de 83 ans, l’émir Mishal exerce son autorité dans un pays souvent secoué par les tensions entre le gouvernement et le Parlement. Il incarne la continuité dynastique dans un contexte politique instable.
- Sergio Mattarella (Italie) – 83 ans
Initialement réticent à briguer un second mandat, Mattarella a accepté en 2022 pour éviter une crise politique. À 83 ans, il reste une figure stabilisatrice, garante de la Constitution italienne.
- Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) – 82 ans
Le plus ancien chef d’État africain en fonction. Au pouvoir depuis 1979, Obiang règne sur une Guinée équatoriale autoritaire, où l’opposition est muselée et la corruption endémique.
- Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) – 82 ans
Successeur de Robert Mugabe, Mnangagwa peine à rompre avec l’héritage autoritaire de son prédécesseur. Son maintien au pouvoir repose sur l’appareil sécuritaire et une économie en difficulté.
- Ali Khamenei (Iran) – 86 ans
Guide suprême depuis 1989, l’ayatollah Khamenei exerce un contrôle total sur les institutions iraniennes. Malgré les rumeurs sur sa santé, il reste l’arbitre ultime de la politique nationale.
- Roi Harald V (Norvège) – 88 ans
Monarque constitutionnel, respecté et discret, le roi Harald délègue désormais une partie de ses fonctions à son fils. Son long règne est vu comme un symbole de stabilité dans une démocratie consolidée.
Pourquoi Faure Gnassingbé ne figure-t-il pas parmi les plus vieux dirigeants du monde ?
Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, né le 6 juin 1966, n’a que 59 ans en 2025. Il est donc loin d’intégrer ce classement dominé par des octogénaires. En poste depuis 2005 après avoir succédé à son père, Faure fait toutefois partie des présidents africains les plus longtemps en fonction. Mais sur le plan de l’âge, il est encore loin de ses homologues comme Paul Biya ou Teodoro Obiang.
Les dirigeants les plus âgés en poste en 2025 témoignent d’une tendance mondiale où l’expérience prime souvent sur le renouvellement générationnel, surtout dans les régimes autoritaires ou monarchiques. Si certains conservent une légitimité incontestée, d’autres font face à des critiques croissantes pour leur refus de passer la main.
