Le Palais des Congrès de Lomé est, pour cinq jours, l’épicentre de la réflexion sur l’avenir du continent. Le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, a officiellement ouvert ce lundi 8 décembre les travaux du 9ème Congrès Panafricain à Lomé, placé sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».
Face à un parterre d’experts, de diplomates, de représentants de la diaspora et d’afro-descendants venus du monde entier, le chef de l’État togolais a donné le ton en définissant ce renouveau comme une « nécessité stratégique ». Il a appelé à dépasser les discours pour des actions concrètes.
« Le panafricanisme n’est donc plus seulement une idée, c’est un impératif, c’est une stratégie de souveraineté. […] C’est un panafricanisme qui unit nos peuples, nos cultures, nos marchés, nos savoirs. Un panafricanisme capable d’agir dans un monde qui ne nous attendra pas », a-t-il déclaré.
Un agenda axé sur la souveraineté et la réforme mondiale
L’objectif central de cette grand-messe est clair : œuvrer pour une Afrique unie, souveraine et prospère, capable de peser dans les affaires mondiales. Les travaux, qui se dérouleront en commissions, panels et séances plénières, visent à transformer les fondations d’un ordre international jugé « désuet et injuste » en un système plus équitable. Les réflexions porteront notamment sur la réforme des institutions multilatérales pour y garantir une voix plus forte et plus unie du continent.
Plusieurs thématiques structureront les débats, telles que « L’Afrique au 21è siècle et nouvelle vision du panafricanisme », « la décolonisation de l’esprit et réinvention de soi », ou encore les « études africaines et panafricaines ». Les participants plancheront sur des stratégies pour une mobilisation souveraine des ressources économiques africaines et formuleront des propositions sur des sujets sensibles comme la réparation historique et la restitution patrimoniale.
Des acteurs clés au cœur des discussions

Le 9ème Congrès Panafricain à Lomé entend également mettre en lumière le rôle central de certains acteurs dans la construction du futur africain. Une place spéciale sera accordée à la jeunesse et aux femmes, identifiées comme des piliers majeurs pour bâtir une Afrique porteuse de justice et d’égalité. Les enjeux de sécurité alimentaire et de santé, à travers des stratégies mêlant savoirs traditionnels et progrès scientifiques, figurent aussi à l’agenda.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions de personnalités de premier plan. L’ambassadeur Amr Al Jowaily, représentant de la Commission de l’Union Africaine, et la vice-présidente de la Colombie, pays invité d’honneur, Francia Elena Marquez Mina, ont livré un message commun d’unité. Ils ont affirmé que ce congrès était « le lieu où l’Afrique s’unit pour agir », soulignant que le continent « n’a pas besoin d’être sauvé, mais d’être écouté » et qu’il doit rester uni pour compter et inspirer.
Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, avait inscrit cette rencontre dans la continuité des luttes historiques et la nécessité de faire face aux nouveaux défis géopolitiques. Le congrès ambitionne ainsi de renforcer l’unité africaine et d’approfondir l’intégration des peuples africains et afro-descendants.
Ce lancement solennel ouvre une semaine de discussions intenses, dont le monde attend de voir si elles parviendront à traduire, comme le souhaite Faure Gnassingbé, « les principes en plan d’actions africain crédible et unifié ».