En 2023, 65 journalistes ont tragiquement perdu la vie en exerçant leur métier, dont 38 dans des pays en proie à des conflits, d’après un rapport de l’UNESCO publié le 19 décembre dernier. Ce bilan représente une diminution par rapport aux 88 journalistes tués l’année précédente. Le dernier trimestre de l’année en cours a été particulièrement meurtrier, enregistrant 27 décès dans des zones de conflit, constituant ainsi la période la plus meurtrière depuis au moins 2007.
Tout au long de l’année, 38 journalistes et professionnels des médias ont perdu la vie dans des pays en conflit, marquant une augmentation significative par rapport aux 28 décès en 2022 et aux 20 en 2021. Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a souligné cette hausse alarmante et a appelé les acteurs concernés à mobiliser les ressources nécessaires pour garantir la protection des journalistes en tant que civils, conformément au droit international.
La région du Moyen-Orient a été particulièrement touchée, avec 19 décès signalés en Palestine, 3 au Liban et 2 en Israël depuis le 7 octobre. L’Afghanistan, le Cameroun, la Syrie et l’Ukraine ont également enregistré au moins deux décès chacun.
Des zones de silence
L’UNESCO met en lumière les multiples menaces auxquelles sont confrontés les journalistes, notamment les agressions physiques, les détentions, la confiscation de matériel et les interdictions d’accès aux sites de reportage. Ces attaques sont qualifiées de « zones de silence » et ont des conséquences graves sur l’accès à l’information, impactant tant les populations locales que le reste du monde.
L’organisation exprime une vive inquiétude concernant la violence croissante à l’égard des journalistes lors des périodes électorales. Entre janvier 2019 et juin 2022, 759 attaques ont été documentées dans 70 pays, dont 5 meurtres, lors de ces périodes. Avec plus de cinquante élections prévues en 2024, l’UNESCO souligne sa préoccupation quant à la sécurité des journalistes.
