Un scandale de détournement de fonds massif a secoué le secteur de la santé togolais, révélant le détournement de plus de 100 millions de francs CFA au sein de l’hôpital CHR Kara-Tomdè. Le principal suspect ? Un comptable qui aurait orchestré une fraude qui suscite de sérieuses inquiétudes quant à la gestion des hôpitaux publics.
Les syndicats démasquent la fraude
Les premières rumeurs de fraude ont fait surface avant d’être confirmées par le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot). Intervenant sur Radio Victoire, le secrétaire général du Synphot, le Dr Gilbert Tsolenyanu, a révélé l’ampleur du crime.
« UVoilà un centre de santé de notre pays, où un agent comptable a été coupable d’une malversation financière à hauteur de plus de 100 millions. Ça s’est déjà produit il y a quelques années dans un autre centre, où un comptable avait détourné près de 80 millions de francs. », s’est-il interrogé.
Des investigations plus poussées ont révélé que la fraude totale pourrait atteindre 150 millions de francs CFA, en tenant compte des dépenses non autorisées et des écritures comptables falsifiées. Un vaste réseau de faussaires serait à l’œuvre dans le secteur de la santé, utilisant de fausses factures, des dépenses fictives et des relevés bancaires falsifiés.
Un système défaillant ?
Ce scandale porte un coup dur à la contractualisation des hôpitaux publics, une initiative gouvernementale lancée par l’ancien ministre de la Santé Moustapha Mijiyawa. Cette réforme devait assurer un meilleur contrôle financier et une gestion semi-autonome des hôpitaux. Mais face à une fraude d’une telle ampleur, nombreux sont ceux qui s’interrogent désormais sur sa véritable efficacité.
Le gouvernement avait déjà prévu un audit du modèle de gestion des hôpitaux, et le Synphot exige désormais la publication immédiate des résultats, mené avec l’appui de l’OMS.
« Il faut auditer l’organe de gestion qu’on appelle OIGH, dirigé par un certain Michel. Il est temps de faire la lumière sur ce qui se passe dans nos hôpitaux », a insisté le Dr Tsolenyanu.
Où va vraiment l’argent ?
Au-delà de la fraude elle-même, cette affaire met en lumière une réalité choquante : les hôpitaux publics génèrent des revenus, mais une grande partie de ces revenus ne parvient jamais aux travailleurs. Synphot affirme que les fonds des hôpitaux, qui devraient être distribués sous forme de primes de fin d’année aux travailleurs de la santé, sont détournés.
Même les subventions destinées aux patients vulnérables seraient détournées. Le syndicat exige une transparence totale dans la gestion financière et le paiement immédiat des remises dues aux travailleurs des hôpitaux avant la fin du mois de février.
Alors que le scandale se déroule, une question demeure : le gouvernement prendra-t-il enfin des mesures décisives, ou le secteur de la santé continuera-t-il à être en proie à la corruption ?
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